Ces élus yvelinois qui lâchent Fillon

Ses soutiens étaient encore présents dans les Yvelines le 1er mars, le jour de son annonce fracassante qu’il se maintenait dans la course à la présidentielle en dépit de sa probable mise en examen. Depuis, le vent a tourné.

En l’espace de quelques jours, les soutiens affichés du candidat de la droite et du centre dans la course à la présidentielle ont lâché prise. La semaine dernière a été l’une des plus violentes et des plus soutenues depuis le début de la campagne pour François Fillon.

Mercredi1ermars. François Fillon annonce à la dernière minute qu’il ne se rendra pas au Salon de l’agriculture. Il annonce une conférence de presse à midi. A la mi-journée, il prend la parole pour expliquer que ses avocats ont reçu une convocation le concernant devant les juges d’instruction pour le 15 mars avec sa probable mise en examen. Nouveau coup de théâtre, le candidat Fillon annonce qu’il continuera en dépit de ses engagements au début de la campagne.

« Je ne céderai pas, je ne me retirerai pas » , a-t-il assené. Pour lui, il s’agit d’un « assassinat politique » . Le candidat a déclaré s’en remettre « au peuple » : « Seul le suffrage universel peut décider qui sera le prochain président de la République » . Cette décision fracassante à la limite du populisme puisqu’il crée un lien direct entre lui et le peuple à travers le suffrage a créé non plus un malaise mais une fuite des soutiens à droite.

Et comme à chaque fois dans pareil cas, il en suffisait d’un seul pour donner le tempo. Bruno Le Maire fut celui-ci. Dans la même journée de mercredi 1er mars, il a décidé de quitter son poste de conseiller auprès de François Fillon.

Dans les Yvelines, ce fut une vague :

A Houdan : Jean- Marie Tétart a imploré François Fillon de se retirer et a annoncé qu’il arrêtait de le soutenir : « Après les révélations du Canard enchaîné, j’ai continué à le soutenir en dépit du grand malaise que j’éprouvais; j’ai continué parce que je veux l’alternance. Lundi j’ai envoyé mon parrainage au Conseil constitutionnel. J’ai été loyal. Mais aujourd’hui, j’arrête de le soutenir » , explique-t-il.

Le danger du populisme

Idem au Pecq : Jean- Noël Amadei, conseiller départemental et 1er adjoint au maire annonce la même chose. « Jamais je n’aurais pensé, après 50 ans de militantisme, devoir un jour arbitrer entre éthique et sens politique, entre respect de la morale et respect d’idées pour lesquelles j’ai toujours combattu, expliquet-il. Pour moi éthique et politique sont intimement liées, si la certaine idée de la France de De Gaulle n’avait pas été appuyée par une éthique sans faille, elle n’aurait pas eu le retentissement qu’on sait. Le spectacle actuel est désolant, ce n’est pas à un assassinat politique qu’on assiste, c’est à un suicide, et de ce genre de suicide qu’a pratiqué un célèbre pilote d’airbus de la Germanwings, entraînant avec lui équipage et passagers. C’est tout le contraire de l’idée de la politique que je me fais depuis cinquante ans, celle qui me fit m’engager alors derrière des personnes aux idées bien trempées et aux hautes valeurs morales. Ceux qui me connaissent bien ne seront pas surpris que dans ces conditions je ne comprenne pas la position actuelle de François Fillon, et que bien entendu je ne puisse le soutenir. »

Un soutien versaillais

Autre conséquence en revanche à Versailles : Henry de Lesquen abandonne sa candidature à l’élection présidentielle, en faveur de François Fillon. « Vu la gravité des circonstances, face au coup d’etat antidémocratique tenté par l’oligarchie cosmopolite, j’ai demandé aux maires qui voulaient me donner leur signature de l’apporter à François Fillon,

explique Henry de Lesquen.

Je retire ma candidature et j’appelle les Français à voter pour François Fillon dès le premier tour. Il faut barrer la route à Macron, candidat de l’oligarchie cosmopolite. »

(© MAXPPP) François Fillon.