Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)
La fin du nucléaire, c’est pas le chômage
Créée en 2012, l’association Confluence pour sortir du nucléaire, à Conflans-sainte-honorine milite en faveur des énergies renouvelables et des économies d’énergie.
L’association Confluence pour sortir du nucléaire privilégie les opérations pédagogiques, à l’image du ciné-débat organisé vendredi dernier au cinéma d’achères. « Nous mettons en avant les mensonges qui entourent cette industrie et nous parlons des économies d’énergie et des énergies renouvelables » , confie JeanFrançois Michel, secrétaire et porte-parole de l’association. Elle regroupe 25 adhérents et une centaine de sympathisants principalement à Cergy, Conflans, Andrésy, Triel-sur-seine…
« Le risque zéro n’existe pas »
L’association est née suite à l’accident de Fukushima en
2012. « Il y a eu Tchernobyl, à l’époque de l’union soviétique. Lorsque s’est produit Fukushima, c’était dans un pays de haute technologie comme la France. » Et d’ajouter
:« Le risque zéro n’existe pas. La Haute Autorité de sûreté nucléaire cite la possibilité qu’il se produise un jour un accident nucléaire en France. Vu le danger de ce type d’industrie, on se dit qu’il faut mettre fin à cette activité. La France compte 58 réacteurs et le parc des centrales est vieillissant… »
Selon Jean-françois Michel, la solution ne proviendra pas du futur président de la République. « Nous ne sommes pas optimistes au vu des programmes des principaux candidats. François Fillon est pro-nuclaire tout comme Marine Le Pen. Emmanuel Macron a défendu la construction d’une centrale en Grande-bretagne lorsqu’il était au gouverne- ment. Mais il compte dans sa campagne des personnes comme Corinne Lepage qui sont opposées au nucléaire… »
Poubelle nucléaire
L’association entend, en revanche, interroger les candidats aux législatives sur la question de l’essor des énergies renou
velables. « Le coût du kwh (panneaux solaires, éoliennes, biomasse, géothermie…) sera bientôt moins cher que celui du kwh d’énergie nucléaire. Des particuliers vont pouvoir produire l’énergie qu’ils vont consommer, ce qui réduira la dépendance au réseau historique. » Elle explique que le coût de l’énergie nucléaire augmentera du fait de l’important chantier de remise aux normes des structures nucléaires (100 Mds€ d’euros). « Qui paiera ? Les consommateurs mais aussi
les contribuables. » L’association réfute l’argument que le nucléaire est gage d’autonomie pour la France. « Où vat- on chercher l’uranium ? En Afrique, en Asie, dans des pays qui ne sont pas des démocraties ! » Elle estime que les énergies
renouvelables peuvent être sources d’emplois. « La fin du nucléaire n’est pas la fin des emplois de production d’énergie. Les mutations professionnelles sont évidemment possibles. » Que faire alors des
centrales démantelées ? « Démanteler revient à prendre les déchets à un endroit et les mettre ailleurs. Bien évidemment, personne ne veut d’une poubelle nucléaire près de chez lui. On le voit à Bures et les habitants ont raison de s’opposer au projet de stockage irréversible de déchets qui ne sont pas inertes, qui dégagent de la chaleur et des gaz. »
En conclusion, Jean-françois Michel résume l’absurdité du nucléaire : « Nous produisons de l’énergie nucléaire depuis seulement cinquante ans mais les poubelles nucléaires qui dureront 5 000 ans… C’est ce qu’on va léguer à nos enfants. »