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Fausse bombe : Pascal reste en prison

VÉLIZY-VILLACOUBL­AY

- F. D.

Pascal, l’homme qui avait posé une fausse bombe le 22 février dernier au centre commercial Vélizy 2, a été jugé à Versailles ce vendredi 31 mars. L’homme de 54 ans a comparu après un mois de détention provisoire. Pascal a écopé de deux années de prison dont six mois avec sursis.

Les faits remontent au 22 février dernier. Vers 14h, il avait abandonné une Cocotte-minute scotchée avec un minuteur émettant un bip à l’intérieur. Il avait lui-même prévenu une hôtesse d’accueil du centre commercial. Près de 250 policiers, membres du Raid, démineurs, pompiers, CRS avaient été déployés pendant cinq heures pour écarter le risque d’attentat. Pascal avait été arrêté dans la foulée, dans les allées.

« Une idée idiote »

Grand et mince, cheveux courts, visage émacié, le regard perdu derrière les épais verres de ses lunettes, Pascal est apparu la tête baissée. Le gardien d’immeuble ne s’est pas plus épanché que cela sur sa motivation. « C’est une idée idiote qui m’est venue comme ça. Le matin, je ne savais même pas que j’allais me rendre à Vélizy. Je ne pensais pas que cela prendrait une telle ampleur. Et oui, j’avais comme objectif de voir une interventi­on en vrai. » .

L’homme semble en effet vouer une certaine fascinatio­n pour les forces de l’ordre. Il regarde souvent des émissions consacrées aux interventi­ons des policiers d’élite. Deux ou trois ans avant, il s’est même fabriqué une fausse carte de police via Internet. Il la gardait dans le Kangoo de service de sa société.

« Tout cela est incroyable Monsieur, tonne le président Christophe Morgan. Vous rendez-vous compte de la peur que vous avez provoquée ? » Pascal acquiesce et se lance dans un étrange discours. « J’ai été moi aussi traumatisé par toute l’interventi­on, quand le Raid est arrivé en face de moi, m’a plaqué au sol et m’a menotté. Je ne voulais pas nuire. » « Ah bon, s’interroge le juge. Près de 250 personnes se sont déplacées et vous ne vouliez pas nuire ? »

Face à Pascal, différente­s parties civiles ont fait valoir la perte de leur véhicule après le passage des démineurs pour les uns, le préjudice d’image pour les autres. Pascal va devoir rembourser plusieurs dizaines de milliers d’euros.

« Comment avez-vous osé ? »

Le procureur de la République prend la parole avec émotion. « Comment avezvous osé huit mois après les attentats de Magnanvill­e qui ont eu lieu dans ce même départemen­t ? Vous avez organisé et prémédité votre mauvaise blague. Vous avez même posté une alerte sur Facebook une heure après la découverte de votre fausse bombe. Tout ça pour ça disait Shakespear­e. Pour cette fascinatio­n du pire, je requiers deux ans de prison et 30 000 euros d’amende. Le maximum que propose la loi. »

Denis Solanet, l’avocat de Pascal, a soutenu qu’il n’était pas fasciné par le terrorisme.

On connaît la suite. Malgré son casier vierge, il a été incarcéré. Pascal a écopé de 18 mois de prison ferme.

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