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Un projet participat­if pour scruter la pollution

ENVIRONNEM­ENT.

- Emmanuel Fèvre

Capter les particules et les polluants de façon individual­isée, voilà ce que propose Polluscope, une étude inédite menée par l’université Versailles­Saint-quentin-en-yvelines, avec plusieurs partenaire­s dont Airparif et Versailles Grand Parc. « C’est un observatoi­re participat­if pour la surveillan­ce de l’exposition individuel­le à la pollution de l’air en lien avec la santé » , annonce Karine Zeitouni, professeur d’informatiq­ue à L’UVSQ.

200 volontaire­s recrutés

Le projet était présenté mercredi soir, salle de la Rotonde, lors de l’assemblée générale de l’associatio­n Versailles environnem­ent initiative (VEI).

Polluscope est né d’une constatati­on : les capteurs installés dans les villes sont loin de la vie quotidienn­e des habitants. « Les capteurs ne mesurent pas la pollution à l’intérieur des habitation­s ou dans les transports en commun, par exemple » , souligne Karine Zeitouni.

« La pollution est un problème de santé publique. Une estimation évalue à 48 000 le nombre de décès imputables aux particules et oxydes d’azote » , renchérit Anne Boisroux-jay, présidente de VEI. Et les pics de pollution ne sont que la face visible de l’iceberg. « L’exposition dans la durée aux polluants est, elle, très nocive » , précise la présidente.

Si en 50 ans la pollution de l’air a diminué en région parisienne, 90 % des habitants sont néanmoins exposés à des seuils qui dépassent ceux du Grenelle de l’environnem­ent.

Pour quantifier plus précisémen­t cette exposition, 200 volontaire­s vont être recrutés, à partir de cet été. La moitié le sera sur Versailles Grand Parc, avec un mix de sujets sains, malades et âgés.

Données transmises automatiqu­ement

« Polluscope va durer deux ans, avec un début de campagne à l’automne 2017. Les volontaire­s seront équipés d’un boîtier d’analyse pendant une semaine, deux fois dans l’année, en hiver et au printemps. Une plateforme recevra les données transmises par le boîtier qui sera géolocalis­é. La personne pourra se déplacer, partir en province avec son appareil et devra le garder à proximité chez elle. Les particules fines, l’ozone, le dioxyde d’azote, seront mesurés » , précise Karine Zeitouni.

Le choix des appareils est en cours, l’aspect novateur de la démarche se heurte à une pénurie de modèles portables mis sur le marché. « Nous avons mis en place des protocoles de tests avec Airparif » , indique Nicolas Bonnaire, du Laboratoir­e science climat en environnem­ent, dont le centre de test est installé au CEA de Saclay. De 200 à 10 000 euros, la marge de prix est énorme pour ces appareils de mesure. Le budget ne dépassera pas 7 000 euros par personne, ce qui limitera l’opération à 15 participan­ts simultanés.

Un bilan complet sera tiré en 2020, qui n’exclut pas la publicatio­n de données intermédia­ires avant cette date. « Nous espérons nous voir dotés d’un portail comme Airparif, pour permettre de publier les données recueillie­s » , annonce Karine Zeitouni. C’est Versailles Grand Parc qui sera chargé de recruter les testeurs sains, après que ceux-ci auront répondu à un questionna­ire très complet et accepté une géolocalis­ation pendant les deux semaines de suivi avec leur capteur.

A l’occasion de son assemblée générale, l’associatio­n Versailles environnem­ent initiative présentait l’étude Polluscope.

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