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Un projet participatif pour scruter la pollution
ENVIRONNEMENT.
Capter les particules et les polluants de façon individualisée, voilà ce que propose Polluscope, une étude inédite menée par l’université VersaillesSaint-quentin-en-yvelines, avec plusieurs partenaires dont Airparif et Versailles Grand Parc. « C’est un observatoire participatif pour la surveillance de l’exposition individuelle à la pollution de l’air en lien avec la santé » , annonce Karine Zeitouni, professeur d’informatique à L’UVSQ.
200 volontaires recrutés
Le projet était présenté mercredi soir, salle de la Rotonde, lors de l’assemblée générale de l’association Versailles environnement initiative (VEI).
Polluscope est né d’une constatation : les capteurs installés dans les villes sont loin de la vie quotidienne des habitants. « Les capteurs ne mesurent pas la pollution à l’intérieur des habitations ou dans les transports en commun, par exemple » , souligne Karine Zeitouni.
« La pollution est un problème de santé publique. Une estimation évalue à 48 000 le nombre de décès imputables aux particules et oxydes d’azote » , renchérit Anne Boisroux-jay, présidente de VEI. Et les pics de pollution ne sont que la face visible de l’iceberg. « L’exposition dans la durée aux polluants est, elle, très nocive » , précise la présidente.
Si en 50 ans la pollution de l’air a diminué en région parisienne, 90 % des habitants sont néanmoins exposés à des seuils qui dépassent ceux du Grenelle de l’environnement.
Pour quantifier plus précisément cette exposition, 200 volontaires vont être recrutés, à partir de cet été. La moitié le sera sur Versailles Grand Parc, avec un mix de sujets sains, malades et âgés.
Données transmises automatiquement
« Polluscope va durer deux ans, avec un début de campagne à l’automne 2017. Les volontaires seront équipés d’un boîtier d’analyse pendant une semaine, deux fois dans l’année, en hiver et au printemps. Une plateforme recevra les données transmises par le boîtier qui sera géolocalisé. La personne pourra se déplacer, partir en province avec son appareil et devra le garder à proximité chez elle. Les particules fines, l’ozone, le dioxyde d’azote, seront mesurés » , précise Karine Zeitouni.
Le choix des appareils est en cours, l’aspect novateur de la démarche se heurte à une pénurie de modèles portables mis sur le marché. « Nous avons mis en place des protocoles de tests avec Airparif » , indique Nicolas Bonnaire, du Laboratoire science climat en environnement, dont le centre de test est installé au CEA de Saclay. De 200 à 10 000 euros, la marge de prix est énorme pour ces appareils de mesure. Le budget ne dépassera pas 7 000 euros par personne, ce qui limitera l’opération à 15 participants simultanés.
Un bilan complet sera tiré en 2020, qui n’exclut pas la publication de données intermédiaires avant cette date. « Nous espérons nous voir dotés d’un portail comme Airparif, pour permettre de publier les données recueillies » , annonce Karine Zeitouni. C’est Versailles Grand Parc qui sera chargé de recruter les testeurs sains, après que ceux-ci auront répondu à un questionnaire très complet et accepté une géolocalisation pendant les deux semaines de suivi avec leur capteur.
A l’occasion de son assemblée générale, l’association Versailles environnement initiative présentait l’étude Polluscope.