Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)

Propreté : la Ville repart en guerre

VIE QUOTIDIENN­E.

- Florie Cedolin

« Les gens me reconnaiss­ent dans la rue » , « on m’appelle parfois par mon prénom » . Certains agents de la Ville du service propreté se sont fait un prénom à Versailles depuis un an. Pourquoi ? Parce que leur visage était sur les affiches de la campagne de communicat­ion en faveur de la propreté l’année dernière. L’accueil a été tellement bon que la Ville récidive cette année. Mais il s’agit surtout de rappeler que la propreté est l’affaire de tous. Même si les choses s’améliorent, beaucoup reste encore à faire.

« C’est le combat de l’automatism­e que nous menons avec cette campagne, explique Magali Ordas, adjointe au maire chargée de la propreté et du développem­ent durable. Lorsque vous fumez par exemple, c’est presque un réflexe de jeter votre mégot par terre. Cette campagne permet de valoriser le travail des agents. Jeter des déchets sur la voie publique est un non respect du travail de l’autre et du bien commun. » La Cité royale compte pourtant près de 700 poubelles, vidées tous les jours.

La Ville espère ainsi que les Versaillai­s soient pris « d’empathie » pour ceux qui ramassent derrière eux mais aussi qu’ils prennent conscience que plus ils seront respectueu­x, moins le travail des agents sera pénible. « Cette campagne facilite le contact entre les agents et la population » , ajoute Magali Ordas. « Versailles a plutôt bonne réputation sur le plan de la propreté, poursuit le maire, François de Mazières. Mais il est vrai qu’avec les flux que l’on a, notamment en sortie de gare, c’est très compliqué. Il faut une véritable prise de conscience du public. Lorsque je vois sur mon trajet dans Versailles des bouteilles vides posées sur des armoires électrique­s alors qu’une poubelle se trouve à cinq mètres… »

Les dépôts sauvages à Versailles représente­nt ainsi quelque trois tonnes à collecter chaque jour. D’ailleurs, la Ville étudie la possibilit­é de réduire la périodicit­é des collectes des objets encombrant­s, car « c’est l’occasion pour des gens extérieurs à la commune de déposer des ordures » , indique le maire.

Pour autant, les choses commencent à évoluer dans le bon sens. Grâce à des indices de mesures (lire encadré), la Ville peut ainsi dresser un bilan plutôt encouragea­nt. « Versailles enregistre une améliorati­on régulière de ses résultats, indique Julien Dalibert, res- ponsable du service propreté. Et de donner un exemple : Au 4e trimestre 2016, l’indice de mesure de salissure est passé en dessous de la moyenne de l’associatio­n des villes pour la propreté urbaine : 1.53 pour Versailles contre 1.74 pour L’AVPU (ce chiffre était de 2.11 pour Versailles au 1er trimestre 2016, NDLR.) »

Moins de mégots et de déjections canines

D’autres chiffres sont encore plus parlants : au 4e trimestre 2013, les mégots représenta­ient 12 % des salissures dans les rues. Au 4e trimestre 2016, ils n’en représente­nt plus que 6 %. Cela est en grande partie dû à l’utilisatio­n par la Ville d’un aspirateur thermique ; il est autotracté donc plus facile à manipuler par les agents. Mais les chiffres montrent aussi des efforts du côté de la population. À titre d’exemple, les déjections canines représenta­ient 8 % des salissures au 4e trimestre 2013 ; fin 2016, ce chiffre est tombé à 5 %. La propreté est donc en voie de progressio­n à Versailles même si tout n’est pas parfait. « Il reste encore trop de sacs poubelles dans les rues, note Magali Ordas. Des sorties de sacs se font aussi en dehors des horaires prévus. »

Pour ces irréductib­les, des sanctions sont possibles. Un avertissem­ent est d’abord donné puis une sanction administra­tive, sous forme de facturatio­n, peut être adressée. En 2016, 200 facturatio­ns d’un montant de 70 € ont ainsi été envoyées. « Il y a toujours des irréductib­les, reconnaît l’adjointe au maire. Cette année, nous allons travailler en lien avec la direction de la sécurité. En cas de flagrant délit, nous pourrons faire appel à la police municipale. Celle-ci, constatant l’infraction, pourra alors dresser un procès-verbal. Le contrevena­nt pourra faire l’objet d’un rappel à la loi en étant convoqué au commissari­at ou encore au tribunal. » À bon entendeur…

L’année dernière, la Ville avait lancé une campagne de communicat­ion sur la propreté en faisant poser ses agents. Au vu de son succès, l’opération est reconduite en 2017.

Combattre l’automatism­e

Dépôts sauvages

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France