Pierre Arditi joue Paul Sneijder au Montansier

THÉ ÂTRE .

Le théâtre Montansier accueille un habitué de la salle versaillaise : Pierre Arditi. Dans Le Cas Sneijder, adapté du roman de Jean-paul Dubois, il joue un homme victime d’un accident d’ascenseur au cours duquel il perd sa fille. L’homme blessé va alors avoir une seule obsession : comprendre comment fonctionnent les ascenseurs afin d’expliquer comment le drame a pu arriver. Paul Sneijder n’est pas un combattant, il cherche à survivre et à comprendre l’impérieuse et mécanique verticalité du monde et les conséquences tragiques qu’elles ont entraînées pour lui et les autres. Il résiste à cette machine infernale en s’obstinant à rester lui-même.

Cocasse et désespéré

Il finit par trouver ce qu’il cherchait. Il est alors pris pour un fou par la société qui l’enferme au motif de le soigner. « Cette recherche obsessionnelle va le mener à la schizophrénie et il va se détacher de sa vie d’avant » , raconte Pierre Arditi.

Le texte pose la question d’une société conformiste, bien pensante, qui ne supporte pas les déviances. Alors que le personnage décide de se détacher de cette vie, on se demande s’il est intéressant d’y rester.

Cependant, on ne peut définir Le Cas Sneijder comme un texte uniquement sombre. « C’est un texte sur la nostalgie, la douleur mais également cocasse. On traverse la vie de cet homme » , décrit le comédien.

Cette création de Didier Bezace s’inscrit dans la continuité d’un compagnonnage entre le metteur en scène et Pierre Arditi, entamé en 2001, et qui a mené à la mise en scène de quatre pièces. « Nous avons toujours des projets ensemble. Concernant Le Cas Sneijder, c’est un très beau texte, atypique. Il y a une voix off, qui dans l’adaptation devient une voix « in », car on est dans le cerveau du personnage. C’est une sorte d’ovni car on est à la fois dans un livre, une pièce de théâtre et au cinéma » , explique Pierre Arditi.

À 72 ans, Pierre Arditi prend toujours autant de plaisir au théâtre. « J’y ai fait mes débuts et j’y mourrai. Au théâtre, on se marie avec le spectateur alors qu’au cinéma, on est déjà en train de faire autre chose lorsqu’ils voient le film. C’est un autre monde et j’ai une palette assez large pour pouvoir faire les deux » .

Pierre Arditi joue Le Cas Sneijder jusqu’à la fin du mois de juin avant d’entamer de nouveaux projets : en 2018, il sera à l’affiche de deux pièces, dont Tartuffe.

Entre comédies et drames, Arditi ne choisit pas, pour « ne pas devenir un vieux couple avec moi-même » .

■ PRATIQUE

Le Cas Sneijder, Les mardi 25 et mercredi 26 avril à 20h30, au Montansier, 13 rue des Réservoirs, Versailles Tarifs : 15 à 39 euros. Rés. : 01 39 20 16 00 ; www.theatremontansier.com