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L’étudiant en commerce était aussi un dealer

LES CLAYES-SOUS-BOIS

- Da. G.

Il est 23 heures, le 1er avril dernier. La police contrôle un véhicule pour un délit mineur. Au pied du passager, les forces de l’ordre aperçoiven­t un sachet. Il contient du cannabis. L’individu est fouillé. Il dissimule six autres sachets, de 35 grammes chacun et 240 euros en liquide. Mais ce qui intrigue davantage les fonctionna­ires, ce sont les deux téléphones mobiles en possession du mis en cause.

L’exploitati­on de la téléphonie va permettre aux enquêteurs de lever le voile sur le juteux négoce mis en place par le suspect depuis décembre 2016. Dans le répertoire de ce téléphone figurent trente numéros. Trente contacts et autant de clients. Sinan (19 ans), étudiant en commerce sans histoires, passe rapidement aux aveux.

Il louait 150 euros par semaine le téléphone qui permettait de contacter les clients

Le 5 avril, jour de sa comparutio­n devant le tribunal, le jeune homme a expliqué comment il avait revendu plus d’un kilo de cannabis depuis décembre dernier. Il se fournissai­t à la cité de l’avre, plaque tournante du trafic de drogue aux Clayes-sousBois. C’est là aussi qu’il a loué, « 150 euros par semaine » , le téléphone où figuraient les coordonnés de trente clients réguliers. « J’avais arrêté, puis j’ai repris en mars. » Des déclaratio­ns confirmées par les consommate­urs, qui attestent avoir été en relation grâce à « ce numéro de la drogue » avec au moins deux autres personnes.

« Je ne veux pas être un fardeau pour mes parents, a expliqué Sinan. Ils n’ont pas beaucoup d’argent. Je voulais me débrouille­r. » « En prison, vous seriez un fardeau bien plus lourd pour vos parents » , a répondu la présidente. « Si tous les étudiants qui ne veulent pas être un fardeau pour leurs parents devenaient des trafiquant­s de drogue, dans quel monde vivrions-nous ? a ensuite interrogé la procureure dans son réquisitoi­re. Il faut que sa carrière débute et se termine ici, aujourd’hui. » « Ce n’est pas un délinquant chevronné, a plaidé son avocate. Il a beaucoup coopéré durant l’enquête. Il doit en plus passer en mai des examens d’entrée pour ses études de commerces. »

Sous les yeux de ses parents, Sinan n’a finalement pas été placé en détention. Il a écopé d’une peine de 12 mois de prison, dont six assortis du sursis. Il appartient désormais aux juges d’applicatio­n des peines d’aménager sa condamnati­on.

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