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Tuerie du Burger King: l’ex de Malik se confie

Depuis le samedi 6 mai dernier, son quotidien est devenu un enfer. Nadia, l’ancienne compagne de Malik, le tueur présumé du Burger King de Plaisir, raconte son calvaire qui a débuté bien avant la tragédie.

- F. D.

« Au début, tout se passait bien » « Ce soir-là, il voulait s’en prendre à moi »

Elle se sent en danger dès qu’elle sort de chez elle. Mais c’est peut- être en évitant de rester cloîtrée que Nadia évite de perdre la tête. Pour trouver la force, elle pense à son frère, à Adel, abattu de onze balles sur le parking arrière du Burger King de Plaisir, le 6 mai dernier. Elle attend aussi cet appel de la police judiciaire de Versailles. « Ça y est Madame. Le tueur présumé de votre frère, Malik, a été arrêté » .

En attendant, Nadia a manifesté. Non pas pour réclamer plus de diligence des services de police. Mais pour obtenir que le corps d’adel lui soit rendu, que sa famille puisse enfin l’inhumer (lire ci-contre). Devant le commissari­at puis la mairie de Trappes, au pied du tribunal de grande instance de Versailles, c’est un visage fort que la jeune femme a voulu afficher. Progressiv­ement, elle dévoile les contours de sa relation avec Malik. Sans haine, mais comme si finalement, tout cela était inéluctabl­e.

Nadia a partagé plusieurs mois de sa vie avec Malik. « On se connaissai­t depuis que nous étions adolescent­s, vers l’âge de 14 ou 15 ans. Il vivait square Van-gogh et moi à Lagrange. Les années ont passé. Il a eu une première femme. Et puis en juin 2013, nous nous sommes engagés dans une relation. Au début, tout se passait bien. Et puis il y a eu les violences verbales et physiques. » Nadia évoque les difficulté­s de Malik à organiser sa nouvelle vie, celle avec la mère de ses deux enfants, les visites. « Au bout de six mois, il a basculé. Il s’est mis à fumer de plus en plus, à s’isoler. Ses enfants ont été placés. Et côté religieux, on ne peut pas dire qu’il était très croyant. Je crois qu’il s’en moquait complèteme­nt » .

Nadia étouffe. Malik ne la lâche pas. Il supporte très mal la rupture. La jeune femme pousse la porte du commissari­at de nombreuses fois. « J’ai déposé des mains courantes, des plaintes. Il a d’ailleurs été condamné et envoyé en prison pour tout cela. Et même là-bas, il réussissai­t à m’appeler depuis la cabine téléphoniq­ue. Il n’avait pas le droit d’entrer en contact avec moi. Il m’envoyait des lettres. Quand il est sorti, il venait en bas de chez moi. »

Des reliefs de ce passé et des tragiques événements de ce mois de mai, Nadia en tire une conclusion. « Ce soir-là (le samedi 6 mai - ndlr), il voulait s’en prendre à moi. Il savait que je n’étais pas loin du Burger King, chez ma soeur. Il est venu avec la camionnett­e qu’il avait volée. Des témoins l’ont vu tourner. Je suis sortie à 21 heures avec mon fils de 12 ans. Trente minutes plus tard, il a tué mon frère Adel parce qu’il ne m’a pas trouvée et qu’il était là. Et parce qu’il savait qu’il me défendrait. Il m’a toujours défendu » .

Depuis l’épisode du Burger King, Nadia a mis entre parenthèse­s beaucoup de choses. « J’ai quitté mon logement pour me rapprocher de ma famille et ne pas être seule. Mon fils de 12 ans, issu d’une autre union, a été envoyé loin d’ici pour sa sécurité. On pense qu’il fait partie de ceux que Malik a dans le collimateu­r. Je devais lancer mon entreprise. Je viens tout juste de finir une formation dans le transport de personnes. Tout cela est en stand-by… On ne vit plus ! »

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Depuis le meurtre du Burger King, Malik est en fuite.

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