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Les croqueurs de pommes préservent le patrimoine fruitier

- Florie Cedolin

Cet après- midi- là, dans le Verger de la Marnière à Chambourcy, c’est l’effervesce­nce. Et pour cause, c’est jeudi. Chaque jeudi après- midi, ils sont une vingtaine à se retrouver là pour bêcher, enlever les mauvaises herbes, arroser… Bref jardiner. Mais pas n’importe quoi. Ici ni carottes ni salades ne sortent de terre. En revanche, poiriers, pommiers, noisetiers, etc. ont toute leur place. La commune de Chambourcy a, il y a plusieurs années, préempté ce terrain et l’a depuis mis à dispositio­n de l’associatio­n des Croqueurs de pommes.

éviter que des variétés anciennes ne disparaiss­ent

Claude Ollivier préside depuis 2015 aux destinées de l’associatio­n. Ils sont presque 500 croqueurs en Île-de-france et 8 000 dans l’hexagone. « Notre but est la sauvegarde du patrimoine fruitier, résume- t- il. Nous faisons en sorte d’éviter que des variétés anciennes, de cerisiers, de poiriers, de cognassier­s, ne disparaiss­ent. Avec des spécificit­és à chaque région. » « C’est aussi la sauvegarde de vergers familiaux, ajoute François Moulin, un autre Croqueur. Un fruit a toujours une histoire à raconter ; la grand-mère qui faisait une tarte aux pommes extra grâce aux pommiers du jardin, etc. »

La région de Chambourcy est, elle, connue pour ses pommes et ses poires. Même si, au fil des années, la surface des vergers a nettement diminué. « Les vergers en Île-de-france se réduisent comme peau de chagrin » , regrette Jean- Luc Deline, un Croqueur venu du Mesnil- Saint- Denis. « Nous avons maintenant 5 à 10 % de vergers par rapport à ce qu’il y avait il y a 20 ans » , ajoute Claude Ollivier. Mais dans cet espace de 7 300 m2 à Chambourcy, les Croqueurs de pommes organisent la résistance.

10 noisetiers

Ici, près de 500 arbres ont été plantés, de toutes formes, pour entretenir ce patrimoine. Des pommiers colonnaire­s, des pommiers en cordon ou encore des poiriers en vase Médicis sont à découvrir. Ici, on ne cultive pas pour vendre ou même pour consommer. C’est par amour de l’histoire, du patrimoine et de la nature que la trentaine de bénévoles entretient et valorise sans cesse le site.

Après des recherches poussées naissent ainsi des candélabre­s à six branches, des pêchers en forme de lyre ou encore un cerisier de variété impératric­e Eugénie, très peu courant en Île-de-france. Sans compter la collection de noisetiers (une dizaine), trois noyers, des ruches et des nichoirs à mésanges ; « elles mangent les chenilles » . « Nous avons deux ou trois arbres de chaque variété, résume Jean-luc Deline, pour pouvoir fournir des baguettes de greffon à ceux qui nous le demandent. Tant qu’on en a encore le droit ! »

Ils sont près de 8 000 à travers la France. Les croqueurs de pommes ont pour mission de préserver le patrimoine fruitier français pour éviter que des variétés ne disparaiss­ent. Rencontre.

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