Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)
La fêtarde se jette sur les murs
Sortie de boîte compliquée pour une Versaillaise de 28 ans. Audrey a complètement perdu les pédales dans la nuit du 7 au 8 juin. D’abord en ayant un accident avec sa voiture, près de Louveciennes. Avec 1,4 gramme dans le sang, elle n’a pas réussi à maîtriser sa trajectoire. En lui portant secours, les policiers ont vite remarqué qu’elle n’était pas dans son état normal. Direction le commissariat de Marly-le-roi pour un véritable feu d’artifice. Audrey a louvoyé entre les insultes, la glorification des actes terroristes et autres prouesses verbales. Dans sa cellule de garde à vue, elle s’est jetée sur les murs. Les policiers ont été obligés de la menotter et de la forcer à porter un casque.
Contraste le 9 juin. Audrey se présente assagie devant ses juges. Les policiers du tribunal lui ont prêté un pantalon et une veste, sa tenue festive étant plutôt courte. « Je me suis énervée et j’ai insulté. C’est vrai. Mais je ne me souviens pas des mots. Tout est flou. Mais j’assume. » Quelques minutes plus tard, la sentence tombait : six mois de sursis et 140 heures de travail d’intérêt général.
Débat juridique
Dans le tribunal, une ambiance moins festive régnait dans la salle de la 5e chambre correctionnelle. À la barre deux hommes, militants de l’association de défense animale L214. Ils étaient accusés de violation de domicile appartenant à autrui et de tentative d’atteinte à l’intimité privée d’autrui, en l’occurrence l’abattoir de porcs de Houdan.
L’affaire a été renvoyée au 4 septembre prochain. La veille du procès, une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) a été adressée au procureur de la République et au tribunal. Trop tardivement pour qu’elle reçoive une réponse permettant le bon déroulement de l’audience. Cette QPC portait sur le terme d’autrui qui renvoie à une personne morale, en l’espèce l’abattoir de cochon. L’interrogation est la suivante : autrui peut-il désigner une personne morale ?
Le procureur s’est ainsi interrogé : « Est-ce une stratégie de la défense pour gagner du temps ? » L’avocate de la défense lui a répliqué : « Il n’y a aucune volonté de retarder la procédure, mais bien celle de défendre mon client par tous les moyens. »
À la sortie de l’audience, un des deux prévenus a poursuivi : « Je comprends que le débat soit posé mais ces actions permettent de montrer la réalité des méthodes d’abattage. » Par actions, il entendait le tournage et la diffusion sur Internet de plusieurs vidéos montrant les conditions d’abattage des porcs.