Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)

Quatre amis miraculés après avoir vu la mort en face

- Da. G.

Le cou enserré dans une minerve, ils sont venus raconter à la barre comment, ce dimanche 4 juin, leur vie a failli basculer. Wesley, Hugo, Romain et Loris reviennent ce jour-là de chez Ikea. Les quatre amis ont prévu de prolonger la soirée ensemble, chez l’un d’entre eux, devant la télévision. Au programme : la finale du Top 14 de rugby entre Clermont et Toulon. C’est à un autre choc frontal, dont ils vont être malgré eux les protagonis­tes, auquel le quatuor va participer. « Je connais ce croisement. Le feu était au vert mais j’ai quand même ralenti. On devait rouler à 30 km/h, est d’abord venu témoigner Hugo, qui conduisait la Lancia appartenan­t à sa mère. J’ai entendu des klaxons, puis aperçu sur ma droite une voiture blanche lancée à pleine vitesse… »

« Les airbags nous ont sauvés »

Percuté par le flanc, le véhicule des quatre amis se retourne, avant de finir sa course, sur le toit, contre un mur. Les secondes qui suivent paraissent une éternité. « On avait la tête à l’envers, la voiture fumait, ça sentait l’essence, poursuit Hugo. Personne n’était sérieuseme­nt blessé mais il était impossible d’ouvrir les portes. On a finalement réussi à s’extraire par le toit ouvrant. » « C’était très long ! a continué Loris. C’est la voiture qui nous a sauvés car les airbags latéraux se sont déclenchés. » « Sans le mur, on aurait aussi fait des tonneaux, cela aurait pu être une autre histoire… » , a ajouté Romain.

Ni l’alcool, ni l’imprudence, pas plus que le hasard, ne sont à l’origine de cet accident, dont la conclusion a été qualifiée de « miraculeus­e » par le président du tribunal, Christophe Morgan. La voiture blanche qui a percuté la Lancia venait en effet déjà de doubler à tombeau ouvert, en franchissa­nt une ligne blanche par-dessus le marché, plusieurs automobili­stes sagement arrêtés au feu rouge du carrefour. Elle suivait un autre véhicule, lancé lui aussi comme un frelon. Le tout dans un déluge de coups de klaxon. Les témoins ont raconté avoir eu le sentiment que les deux bolides faisaient la course. Mais la Renault Clio blanche ne franchira jamais le croisement…

18 mois de prison pour Samy

Son conducteur, Samy (22 ans), et le passager, qui a pris la fuite, sont aussi sortis indemnes de l’accident. Condamné à plusieurs reprises pour des délits routiers et des conduites sans permis, Samy a reconnu l’intégralit­é des faits à l’audience, le 7 juin. « Mais je ne faisais pas la course ! L’autre voiture m’avait fait une queue de poisson. Je l’ai suivie, je voulais m’expliquer avec le conducteur. » « Au mépris de la vie d’autrui » , a grondé la procureure avant de demander douze mois de prison ferme avec mandat de dépôt et la révocation totale d’un sursis de six mois qui planait au-dessus de la tête de l’accusé. Un réquisitoi­re que les juges ont suivi à la lettre.

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