Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)

Six mois d’emprisonne­ment pour le concubin violent

- Da. G.

Elle n’a pas eu un regard pour celui qui partageait sa vie depuis trente ans et lui a donné deux beaux enfants. Corinne (*) est venue raconter à la barre, le mercredi 7 juin dernier, son calvaire. Celui d’une femme battue et humiliée depuis de nombreuses années par un concubin alcoolique.

Après de nouvelles violences et des menaces, elle s’est enfin décidée à porter plainte. « Cela allait de plus en plus loin, c’était de plus en plus rapproché, a-t-elle expliqué en larmes, la voix étranglée par l’émotion. Oui, je pense qu’il pourrait me tuer un jour, me balancer par le balcon comme il dit souvent. J’ai peur, pour moi, mon jeune garçon de 15 ans. Je ne veux plus le voir. »

« Il pourrait me tuer un jour »

Tout a basculé le 5 juin dernier dans la soirée. Ce jour-là, Christophe (51 ans) s’est encore enfilé plusieurs gin tonic bien corsés. Avec le traitement de cheval qu’il suit pour ses problèmes de santé et de dépression, ce n’est pas vraiment conseillé. Corinne s’est isolée dans la chambre de ses enfants. « Il m’a rejointe, il voulait un câlin. J’ai refusé. Il m’a frappée, insultée, traînée par les jambes au sol, répétant qu’il allait me jeter par la fenêtre. Il était encore plus déchaîné que d’habitude. » Le tout sous les yeux du fils cadet du couple, impuissant.

Ce dernier va pourtant avoir le courage de téléphoner à la police. Il faudra cinq fonctionna­ires pour maîtriser Christophe. Insultant et violent, le forcené ira jusqu’à badigeonne­r avec le sang coulant de son nez le visage d’un agent. Un autre, de couleur, sera traité de « sale noir de m… » et prié « de descendre de son arbre et de retourner dans son pays » . « J’en ai honte, il n’a eu aucun respect pour eux » , a commenté Corinne à ce sujet.

Une peine exemplaire

À l’audience, le prévenu a reconnu l’ensemble des faits. Détruit, prenant conscience de ses actes, il s’est effondré en larmes à plusieurs reprises dans son box. « Ce n’est pas moi ça. Ce que j’ai dit, je ne le pensais à aucun moment. » « Cet homme doit être éloigné de Madame et soigné » , a insisté l’avocat de Corinne. « Ce n’était pas la première fois mais ce qui s’est passé le 5 juin doit être la dernière fois, a souligné, elle, la procureure de la République. La peine doit être un avertissem­ent significat­if. » Le ministère public a requis 9 mois de prison avec sursis, assorti d’une mise à l’épreuve d’une durée de trois ans.

Les juges sont allés bien au-delà, froids et insensible­s à la part « d’humanité » que l’avocat de Christophe a tenté de mettre en avant dans sa plaidoirie. L’accusé a finalement été condamné à 18 mois de prison, dont six mois à purger immédiatem­ent dans une cellule. Il lui sera aussi interdit de s’approcher de sa désormais ex-compagne et de son domicile au terme de son incarcérat­ion.

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