Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)
Un collectif veut sauver les canetons de la noyade
Cela fait une trentaine d’années que des canards sauvages barbotent sur le bassin Jean-marie Lewigue, situé au bout du mail des Saules, près de la Maison de quartier Auguste-renoir.
Des cadavres ramassés à l’épuisette
« Il y a 25 ans déjà, les enfants de l’école venaient les voir avec leurs instituteurs. Ils sont bien ici. Si la mairie n’en veut plus, ils n’ont qu’à vider le bassin ! » , estime Tania, une habitante du quartier. Pour la municipalité, la place de ces canards est aux étangs de la Minière ou dans des étendues d’eau plus sauvages.
« On ne demande pas mieux ! Ils seraient bien làbas » , ajoute Johanna. Toutes deux font partie des « Canarnonymous », un collectif créé il y a environ un an autour des canards de Guyancourt.
Une véritable chaîne de solidarité s’est créée autour des palmipèdes, en particulier de leurs canetons, qu’ils veulent sauver. Au printemps, lors de l’éclosion des oeufs, ces derniers se jettent à l’eau depuis les pots de plantes surélevés. Mais ne parviennent pas à joindre la berge… trop haute pour eux. « Ils nagent jusqu’à épuisement et finissent pas se noyer. Les services de la Ville ont ramassé des dizaines de cadavres à l’épuisette l’an dernier… » , décrit Johanna.
« Ces canards sont sur la liste des espèces menacées en Ile-de-france. On ne peut pas les déplacer comme ça, car il y a un risque de grippe aviaire » , alerte Juliette Sniter, conseillère municipale Europe Ecologie - Les Verts, coutumière des prises de bec avec la majorité PS de Guyancourt. Cette dernière assure agir en tant que simple citoyenne. « La municipalité nous a répondu que c’était un bassin d’ornement et que ça le salissait. Ce que l’on demande, c’est que cette mare soit vidée afin d’y construire une aire de jeux, ou qu’une solution pérenne soit trouvée » , ajoute cette ancienne membre de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO).
La Ville a pris contact il y a déjà quelques mois avec des associations spécialisées sur ce sujet. « Ils nous ont confirmé que le bassin Lewigue n’est pas un lieu approprié pour les canards, qui demeurent, rappelons- le, des animaux sauvages. Hélas, malgré les panneaux posés par la Ville, des personnes continuent de nourrir ces animaux, ce qui les met gravement en danger » , appuie la municipalité, qui envisage de déplacer ces colverts vers un espace sauvage. Une première tentative en ce sens avait échoué il y a plusieurs mois. « Ce déplacement est évidement très réglementé et en raison de l’épidémie de grippe aviaire, la préfecture avait suspendu le déplacement. Aujourd’hui, nous sommes en période de nidification : bien sûr, rien ne sera fait pendant cette période » , ajoute- t- on dans l’entourage du maire MarieChristine Letarnec (PS).
Le transfert des canards, sous le contrôle de professionnels, pourrait par conséquent être organisé cet automne.