Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)

Une maison de campagne devenue musée

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Le Musée d’art naïf de Vicq a été inauguré en 1973, dans la maison de campagne du couple Max Fourny-françoise Adnet. La propriété, un corps de ferme daté de 1777, attenante au moulin de Vicq, a été agrandie en vue de la fondation du musée, afin de pouvoir abriter une collection naissante qui s’est développée au fil des ans.

Max Fourny a parcouru le monde à la découverte de peintres et de sculpteurs naïfs. Ces rencontres étaient sa passion. Souvent il leur offrait de participer à l’illustrati­on d’ouvrages d’art qu’il éditait, en leur proposant des thèmes autour desquels les artistes naïfs créaient librement : les proverbes, la chanson traditionn­elle, l’arche de Noé, la fête, le rêve, l’arbre… Ainsi est née la collection Max-fourny ainsi qu’un remarquabl­e fonds d’édition.

À son décès, en 1991, sa collection de sculptures et peintures naïves comptait plus de 1 500 pièces, réparties entre le Musée d’art naïf de Vicq et le musée d’art naïf Max-fourny de la Halle Saint-pierre, dans le quartier de Montmartre, à Paris. Suite à la donation effectuée par Max Fourny et son épouse, l’artiste peintre Françoise Adnet, la commune de Vicq est propriétai­re des bâtiments et des collection­s.

En 2004, la collection s’est enrichie de plus 500 oeuvres provenant du musée d’art naïf de Bages, définitive­ment fermé en 2002. Les héritiers ont souhaité que le musée d’art naïf de Vicq prenne en charge ces oeuvres et continue à les exposer au grand public. ▲Françoise Adnet

Fille du célèbre designer Jacques Adnet, Françoise Adnet est née en 1924 à Paris et décédée le 9 mars 2014. Elle est enterrée à Vicq, près de son mari Max Fourny. Elle se consacre très tôt au piano. À douze ans, elle donne son premier récital à Berlin. Elle poursuit une carrière de pianiste puis se tourne vers le dessin et la peinture. On la classe dans le mouvement misérabili­ste qui réunit Bernard Buffet, Jean Jansem et Michel de Gallard. Ses oeuvres ont été exposées dans le monde entier. Françoise Adnet a obtenu plusieurs distinctio­ns comme le grand prix de la biennale de Bruges, la médaille d’argent de la Ville de Paris, le prix Europe de peinture contempora­ine ou encore le grand prix de peinture des artistes français. Elle a illustré plusieurs éditions de romans comme Bonjour tristesse de Françoise Sagan, La grive et Tendre Elisabeth d’henri Troyat, Les caves du Vatican d’andré Gide et Lève-toi et marche d’hervé Bazin. ▲Max Fourny

Tout d’abord pilote de course automobile dans les années 30, Max Fourny prend la direction, entre 1945 et 1955, de la prestigieu­se revue mensuelle Arts et Industrie, dédiée aux matériaux et techniques de l’architectu­re et des arts décoratifs. Il s’entoure de collaborat­eurs comme Jean Cocteau et Paul Valéry. En 1956, il fonde la revue d’art contempora­in Prisme des Arts, tandis que de 1961 à 1975, il édite l’annuaire de l’art Internatio­nal.

Il se tourne vers l’art naïf à partir de 1970 en publiant neuf ouvrages. Un an avant sa mort, il publie l’album mondial de la peinture naïve (éditions Hervas). Chaque illustrati­on de ces ouvrages donna naissance à une collection internatio­nale de plus de 1 500 oeuvres (tableaux, sculptures, tapisserie­s, broderies…) dont 900 appartienn­ent actuelleme­nt à la commune de Vicq, au musée et 600 au musée d’art naïf Max-fourny (appelé La Halle Saint-pierre, dans le quartier de Montmartre) après donation de l’épouse du collection­neur, l’artiste-peintre Françoise Adnet. Max Fourny a participé non seulement à la promotion et à la diffusion des sculpteurs et peintres naïfs, mais surtout à leur développem­ent.

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