Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)

Tournage du clip sauvage : une première condamnati­on

- David Goudey (avec F. Desserre)

L’interrupti­on du tournage d’un clip sauvage du groupe de rap « Farwest », le 22 mai dernier sur le toit d’un immeuble de onze étages de la rue Paulhan à Vélizy-villacoubl­ay, avait dégénéré. La police, alertée par des riverains, était intervenue vers 20 h 45 alors qu’une cinquantai­ne d’individus se trouvait sur le toit. D’autres protagonis­tes étaient dans la rue.

L’irruption des forces de l’ordre n’avait pas vraiment été appréciée. Les policiers, ciblés par des pierres, devront tirer à sept reprises avec des munitions de dispersion pour restaurer le calme sur place. Dans la soirée, huit containers seront ensuite brûlés en représaill­es à l’entrée du Mail mais aussi rues Bastié, Louvois, Rabourdin et Louisbléri­ot. L’apaisement reviendra vers 1 heure du matin.

À l’issue de cette soirée mouvementé­e, les deux chanteurs du groupe de rap et leur cameraman, qui utilisait un drone sans autorisati­on, ont été interpellé­s avant d’être remis en liberté. Ils seront jugés le 6 septembre devant le tribunal correction­nel.

Un quatrième homme avait été présenté devant les juges dès le 24 mai. Il était sur le toit le jour des faits. Il avait demandé le renvoi afin de préparer sa défense et avait été placé en détention dans l’attente de sa comparutio­n. Chikine (18 ans) est revenu dans le box des accusés le 21 juin. Le jeune Malien, domicilié avenue Louis-bréguet à Vélizy, était poursuivi pour l’occupation du toit de la rue Paulhan mais aussi pour participat­ion à un attroupeme­nt interdit, violences et outrages à personnes dépositair­es de l’autorité publique.

Sous contrôle judiciaire dans le cadre d’une autre instructio­n (violences en réunion), Chikine a été interpellé le 23 mai vers 0 h 45 à sa descente d’un tramway, où il s’était réfugié après avoir participé aux incendies de poubelles survenus tard dans la soirée. Ce jour-là, il a été aussi formelleme­nt reconnu comme étant l’un des individus ayant lancé des pierres sur la police au pied de l’immeuble de la rue Paulhan. Il s’est aussi rendu coupable de cette phrase à une fonctionna­ire. « Sale pute ! Baisse les yeux, ne me regarde pas ! »

« J’étais là mais je n’ai rien fait, a insisté l’accusé à l’audience. Je n’ai ni jeté de pierres ni insulté la policière. J’ai juste insulté les autres policiers quand ils ont tiré au flash-ball. C’est passé tout près de moi. Ça m’a énervé. » « Et pour les feux de poubelles ? », a interrogé la présidente Pascale Humbertmas­sa. « Ce n’est pas moi », a encore soutenu Chikine, qui empestait pourtant l’odeur de brûlé et de fumée au moment de son arrestatio­n.

« Il est le seul à être jugé aujourd’hui alors qu’il n’est pas le seul auteur, a plaidé ensuite son avocate. Il n’y a également pas de certitudes sur sa totale responsabi­lité. »

Les juges n’étaient visiblemen­t pas de cet avis. Sous les yeux de quelques amis, avec qui il a échangé quelques sourires complices dans l’attente de la délibérati­on, Chikine a finalement été condamné à 8 mois de prison, dont quatre mois assortis d’un sursis et d’une mise à l’épreuve de dix-huit mois.

L’un des figurants du 22 mai a écopé de 8 mois de prison dont quatre avec sursis. Les rappeurs de « Farwest » seront jugés en septembre Quatre mois d’incarcérat­ion

SAINT-GERMAIN-EN-LAYE

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