Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)

En cavale, il séquestre une habitante chez elle

- M.S.

Kevin est dangereux. Il ne le réalise peut-être pas. Quand le 21 juin, le soir de la Fête de la musique il voit arriver la police parce que des bouteilles d’alcool sont jetées par la fenêtre de l’immeuble, il prend la fuite chez la voisine du dessous. La pauvre femme habillée d’une simple nuisette, parce qu’il fait chaud, est surtout toute seule chez elle. L’homme âgé d’une trentaine d’années déboule chez elle, torse nu, habillé d’un simple sarouel. Pendant une heure, il va entraîner chez elle une peur panique qu’elle va pouvoir contrôler tout le temps qu’il va rester là. Il faudra toute la déterminat­ion de la police qui a escaladé un muret logé à six mètres du vide pour entrer chez elle. Jugé vendredi en correction­nelle, Kevin s’est excusé auprès de la victime visiblemen­t terrassée par cette affaire au point d’avoir déjà commencé des séances chez un psychologu­e.

Il faut dire que Kevin affiche vingt-quatre condamnati­ons sur son casier : des vols, de la drogue, des outrages… Incarcéré à Bourg-en-bresse, il n’a pas réintégré sa cellule et se trouvait donc en cavale dans les Yvelines. Il squattait depuis deux, trois mois dans le centre-ville de Saint-germain-en-laye chez une amie qui ne savait plus comment le faire partir.

A l’audience les policiers ont expliqué : « Nous avons été appelés pour des bouteilles d’alcool jetées par la fenêtre. En redescenda­nt l’escalier, nous avons entendu les cris d’une femme qui disait « Sortez de chez moi ! ».

La suite, on la connaît. Les policiers réussissen­t à entrer dans l’appartemen­t où la pauvre femme est séquestrée. « Je l’ai braqué, il a reculé. Il ne voulait pas se rendre. » Dans le box, Kevin parle de « panique ». Sur le banc des victimes, la Saint-germanoise tremble encore : « J’ai compris qu’il fallait que je sois calme. Quand j’ai vu la police, j’ai enfin laissé apparaître ma peur, ma terreur. » Le calvaire s’est achevé lorsque la police a fait irruption dans son salon.

Les magistrats ont condamné Kevin à 5 ans de prison. Il a écopé d’un an de plus pour l’évasion et six mois pour la prise d’un nom d’un tiers. Il avait tenté de donner un faux nom au moment de son interpella­tion.

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