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Pour se suicider, il voulait tirer sur la police
La mort planait sur le procès de Sébastien, 27 ans. C’est ce Versaillais qui a mis en ébullition le commissariat de police de Versailles dans la soirée du lundi 26 juin. En appelant le 17, il a indiqué qu’il était en chemin pour en découdre avec les forces de l’ordre et mourir.
Le jeune homme est apparu deux jours plus tard dans le box des prévenus du tribunal correctionnel de Versailles. Vêtu d’un T-shirt blanc arborant la tête de mort des pirates, Sébastien a écouté sans ciller le récit de cette soirée.
C’est aux alentours de 20 heures qu’il passe son premier appel. Directement, il se nomme et indique qu’il chemine vers le 19, avenue de Paris, à bord du bus 171. Il est armé. Il veut tirer sur les plantons pour être ensuite abattu. « J’arrive… Je fais le ménage… Je suis chargé à bloc. Soit ils tirent, soit c’est moi. Je suis une bombe. »
Autant dire que la police ne prend pas ses paroles à la légère. Le commissariat est placé en état d’alerte. Une équipe est envoyée chez sa mère où il réside. Elle retrouvera une boîte d’arme vide et des munitions.
Finalement, Sébastien rappellera une dernière fois : « Je suis devant la médiathèque de Viroflay. Je me rends. Je vous attends et je n’ai pas d’arme. » Il sera arrêté sans difficulté. Aucun pistolet n’est retrouvé. Dès le début de son procès, Sébastien l’a affirmé : « Je ne voulais pas créer un attentat. Mon but était vraiment de me faire tirer dessus. Je n’arrivais plus à me contrôler. J’étais en crise. Un passant m’a calmé. C’est pour cela que je me suis rendu. Vraiment, je n’ai rien contre la police. »
Longuement, le presque trentenaire détaille ses difficultés personnelles : récente rupture sentimentale, addiction aux jeux vidéo, perte de poids, maladie, multiples tentatives de suicide.
Pour le procureur de la République, « ces menaces sont inacceptables. Quand la justice ne peut plus soigner, il faut sévir. » Le magistrat s’appuie sur les six condamnations de son casier judiciaire pour réclamer douze mois d’incarcération. Les juges décideront de faire preuve d’un peu plus de clémence. Une contrainte pénale de trois ans avec des soins sera prononcée ; l’équivalent d’un sursis renforcé.
« Je suis une bombe » « Un passant m’a calmé »
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