Les racketteurs du RER partent en prison

La sentence est tombée comme un couperet. Entre 10 et 16 mois à passer dans une cellule de Bois-d’arcy. Les quatre prévenus de ce jeudi 6 juillet ne s’y attendaient pas vraiment. D’autant plus que le fruit de leur larcin était bien mince : un paquet de cigarettes.

En fait, c’est plutôt leur attitude générale que la justice a voulu condamner. Celle d’un petit groupe bien connu dans le RER A ou plutôt redouté par les usagers : Mohammad, Bilal, Sébastien et Jordan ont l’habitude de les attaquer et de les dépouiller. Sauf que cette fois, ils ont été pris en flagrant délit par la police.

Le quatuor a été repéré le 12 juin dernier à Nanterre, scrutant les affaires des voyageurs. Ils montent dans le train, discrètement suivis par les fonctionnaires en civil. Tout à coup, la cible est repérée. Il s’agit d’arthur*. Le jeune homme est encerclé. L’un le frappe quand l’autre se charge de lui faire les poches. Les deux autres font le guet ou se joignent au racket. Arthur est dépossédé de son paquet de cigarettes.

« L’effet de groupe »

La scène a été observée par les policiers qui demandent des renforts. Le comité d’accueil est prêt en gare de Conflanssainte-honorine. Le quatuor est placé en garde à vue.

Au cours du procès, les uns ont reconnu l’agression, estimant avoir subi « l’effet de groupe, l’excitation du moment. » Les autres ont juré qu’ils n’y étaient pour rien et s’étaient mis en retrait au moment de l’agression.

Pour le procureur de la République, ce racket n’était rien d’autre qu’une « action de groupe, préméditée. Ce genre de chose participe largement au sentiment d’insécurité que tout un chacun peut ressentir ».

En plus de leur peine de prison, la bande devra conjointement indemniser Arthur de son préjudice : 900 euros. F. D. * Le prénom a été modifié.

LE CHESNAY