Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)

Victime de la tradition, le détenu s’emporte

- F. D.

En prison, il existe des règles, des choses à faire ou ne pas faire. Il semble même qu’il y ait des traditions. Donovan en a été victime le 6 septembre dernier.

Ce jour-là, une rumeur circule dans les couloirs de la maison d’arrêt de Bois-d’arcy. Le jeune homme de 20 ans devrait bientôt sortir. « Les autres se sont organisés pour fêter ça. Dans la cour de promenade, ils m’ont aspergé de sauce tomate, de farine et de harissa. Ils ne savaient pas qu’ils s’étaient trompés. J’étais dans un état pas possible ! »

Donovan s’en amuse presque. Sauf que le bizutage s’est déroulé en fin de journée. Il sait qu’il n’aura pas le droit d’aller se doucher. Il lui faudra patienter toute la nuit, collant et recouvert de ces aliments.

« Je voulais juste me rincer »

Au petit matin, il s’adresse aux surveillan­ts. « Je voulais juste me rincer ». Il essuie un premier refus car l’horaire est dépassé. Une gardienne lui promet de faire son possible. Mais rien ne vient. Alors, lorsque les matons viennent le chercher dans sa cellule, Donovan perd son calme. Il tente de sortir de force, hurle, insulte et menace. Les coups pleuvent dans tous les sens. Les gardiens en reçoivent. Le jeune se plaint d’avoir été maltraité. « C’est normal que j’arrive au tribunal avec deux ouvertures à la tête et des plaies dans le dos ? » Pour appuyer les déclaratio­ns, son avocat n’hésite pas à lui demander de lever son t-shirt. Le détenu promet qu’il n’a menacé personne : « J’ai autre chose à faire. Comme terminer de préparer ma future formation lorsque je vais sortir ».

Pour le procureur de la République, la situation est plus tranchée. « En prison, l’autorité ne va que dans un sens. C’est l’administra­tion qui décide tout. Je réclame une peine de 6 à 8 mois supplément­aires ». Et ce sont bien six mois que Donovan devra faire en plus.

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