Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)

La commune ne veut pas payer pour un 3e éducateur de rue

- Nicolas Giorgi

Le torchon brûle entre Magny-les-hameaux et le Départemen­t. Et c’est la prévention spécialisé­e qui est à l’origine de ce conflit.

Un dispositif « aujourd’hui remis en cause » selon la municipali­té de Magny-les-hameaux, qui a reçu un courrier cet été de la part du conseil départemen­tal, lui demandant de mettre la main à la poche pour en bénéficier.

La commune devra donc débourser 26 350 euros. Faute de quoi, le poste d’un des trois éducateurs de rue intervenan­t dans le quartier du Buisson sera supprimé.

Pour comprendre la colère du maire Bertrand Houillon (PS), un petit historique s’impose. « En octobre 2015, un contrat de ville a été signé entre tous les partenaire­s », rappelle l’élu magnycois. Le quartier du Buisson en faisait partie. L’engagement du Départemen­t était alors de 80 % (contre 70 % aujourd’hui), et celui de l’agglomérat­ion de Saint-quentin-en-yvelines, de 20 %.

« Deux mois après cette signature en grande pompe, le Départemen­t lance un nouvel appel à projets et choisi un organisme qu’on ne connaît pas. »

L’associatio­n Insertion formation éducation prévention (IFEP), actuelleme­nt en charge de ces missions, est donc désignée en 2016.

Pour le maire, le Départemen­t a volontaire­ment choisi de tenir Magny-les-hameaux à l’écart du dispositif d’attributio­n.

« Cette période d’incertitud­e pénalise en premier lieu des jeunes qui en ont grandement besoin, déplore Bertrand Houillon, qui considère la prévention spécialisé­e comme « un accompagne­ment social vers l’emploi, la formation, le logement ou encore le passage du permis ». « C’est d’ailleurs pourquoi je demande encore une fois au Départemen­t de revoir sa position, conforméme­nt aux engagement­s pris en octobre 2015. »

Quatorze éducateurs de L’IFEP intervienn­ent aujourd’hui auprès de 700 jeunes de 10 à 25 ans à Magny-les-hameaux, Guyancourt (au Pont-du-routoir), Elancourt (aux Petits-prés), ou encore La Verrière (au Bois-de-l’étang).

C’est ainsi que des jeunes du Buisson ont pu participer à l’un de ces chantiers éducatifs au centre équestre de l’île de loisirs de Trappes cet été.

Pour Catherine Arenou, viceprésid­ente du Départemen­t déléguée à l’insertion, et à la politique de la ville, tout est question de point de vue. « Une action qui a 30 ans ou 40 ans d’existence, on peut légitimeme­nt se poser la question de savoir comment on la réévalue. Il n’y a pas de vérité universell­e dans ce domaine, on peut mettre en place des moyens différents », estime-t-elle.

« Moi je paye 30 % à Chanteloup-les-vignes, en vallée de Seine, où je suis maire, car ce n’est pas dans les compétence­s

de notre communauté d’agglomérat­ion. » Saint-quentin-en-yvelines, qui participe à ce dispositif, fait donc figure d’exception. « Ce que je veux, c’est une certaine justice sur le territoire des Yvelines. Nous avons réévalué cette année les besoins exacts sur le territoire lors d’un rendezvous. J’avais proposé quatre dates. Je n’y ai vu aucun représenta­nt de Magny-leshameaux », conclut-elle.

« Incertitud­e »

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Des jeunes de Magny-les-hameaux avaient participé cet été à un chantier éducatif au centre équestre de l’île de loisirs dans le cadre de la prévention spécialisé­e.

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