Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)
La commune ne veut pas payer pour un 3e éducateur de rue
Le torchon brûle entre Magny-les-hameaux et le Département. Et c’est la prévention spécialisée qui est à l’origine de ce conflit.
Un dispositif « aujourd’hui remis en cause » selon la municipalité de Magny-les-hameaux, qui a reçu un courrier cet été de la part du conseil départemental, lui demandant de mettre la main à la poche pour en bénéficier.
La commune devra donc débourser 26 350 euros. Faute de quoi, le poste d’un des trois éducateurs de rue intervenant dans le quartier du Buisson sera supprimé.
Pour comprendre la colère du maire Bertrand Houillon (PS), un petit historique s’impose. « En octobre 2015, un contrat de ville a été signé entre tous les partenaires », rappelle l’élu magnycois. Le quartier du Buisson en faisait partie. L’engagement du Département était alors de 80 % (contre 70 % aujourd’hui), et celui de l’agglomération de Saint-quentin-en-yvelines, de 20 %.
« Deux mois après cette signature en grande pompe, le Département lance un nouvel appel à projets et choisi un organisme qu’on ne connaît pas. »
L’association Insertion formation éducation prévention (IFEP), actuellement en charge de ces missions, est donc désignée en 2016.
Pour le maire, le Département a volontairement choisi de tenir Magny-les-hameaux à l’écart du dispositif d’attribution.
« Cette période d’incertitude pénalise en premier lieu des jeunes qui en ont grandement besoin, déplore Bertrand Houillon, qui considère la prévention spécialisée comme « un accompagnement social vers l’emploi, la formation, le logement ou encore le passage du permis ». « C’est d’ailleurs pourquoi je demande encore une fois au Département de revoir sa position, conformément aux engagements pris en octobre 2015. »
Quatorze éducateurs de L’IFEP interviennent aujourd’hui auprès de 700 jeunes de 10 à 25 ans à Magny-les-hameaux, Guyancourt (au Pont-du-routoir), Elancourt (aux Petits-prés), ou encore La Verrière (au Bois-de-l’étang).
C’est ainsi que des jeunes du Buisson ont pu participer à l’un de ces chantiers éducatifs au centre équestre de l’île de loisirs de Trappes cet été.
Pour Catherine Arenou, viceprésidente du Département déléguée à l’insertion, et à la politique de la ville, tout est question de point de vue. « Une action qui a 30 ans ou 40 ans d’existence, on peut légitimement se poser la question de savoir comment on la réévalue. Il n’y a pas de vérité universelle dans ce domaine, on peut mettre en place des moyens différents », estime-t-elle.
« Moi je paye 30 % à Chanteloup-les-vignes, en vallée de Seine, où je suis maire, car ce n’est pas dans les compétences
de notre communauté d’agglomération. » Saint-quentin-en-yvelines, qui participe à ce dispositif, fait donc figure d’exception. « Ce que je veux, c’est une certaine justice sur le territoire des Yvelines. Nous avons réévalué cette année les besoins exacts sur le territoire lors d’un rendezvous. J’avais proposé quatre dates. Je n’y ai vu aucun représentant de Magny-leshameaux », conclut-elle.
« Incertitude »