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Pour aider les SDF, il lance l’opération SOLIDARITÉ. Pièces rouges

- F. Desserre

Rachid Farid a tenu l’engagement qu’il avait pris l’hiver dernier : passer 24 heures aux côtés des SDF, « pour mieux comprendre comment ils vivent ou survivent plutôt. » Et son bilan se résume en quelques phrases. « C’est dur. Vraiment dur. Je les compare à des soldats qui luttent tous les jours, à ces soldats qui pendant la guerre creusaient des trous pour se cacher et vivaient au milieu des rats. En 2017, ça n’a pas changé… »

En février dernier, ce pompier basé à Vélizy-villacoubl­ay s’était lancé dans une drôle d’aventure. Sportif de haut niveau, il s’entraînait lorsqu’il a eu la révélation. Dans le froid, il voulait refaire son lacet. Mais ses doigts étaient tellement gelés qu’il n’y parvenait pas. Une question traverse son esprit : « Mais comment font ceux qui sont jetés à la rue pour survivre ? »

Pour avoir la réponse, il décide d’aller passer du temps avec les sans domicile fixe, de dormir avec eux. Dans la foulée, il crée une associatio­n : L’elan de solidarité vélizien (ESV).

Sept mois se sont écoulés et Rachid n’a pas chômé. Il compte aujourd’hui une quinzaine d’adhérents et une vingtaine de bénévoles. Cette semaine, il s’installera dans un local prêté par la mairie. Cela lui permettra de stocker vêtements et kits d’hygiène et surtout de préparer son plan de bataille. « La première étape, c’est l’opération Pièces rouges. L’idée est connue. Elle consiste à récupérer toute la petite monnaie. En septembre, lors du forum des associatio­ns de Vélizy, nous en avons reçu 45 kg, soit près de 400 euros ! Nous cherchons à développer notre idée. Cela devrait commencer dans les casernes de pompiers des Yvelines. Et après, pourquoi pas dans toute l’ile-de-france et la France entière ! »

« Si Brigitte Macron était notre marraine… »

Rachid voit grand mais ne veut pas faire de la concurrenc­e ou entamer une course à la solidarité. Il pense à la célèbre opération similaire. « Je suis prêt à reverser la moitié des pièces jaunes que l’on me donnera. Et si Bernadette Chirac veut faire de même avec les rouges, je suis preneur. » Et tant qu’à parler de l’épouse d’un président de la République, Rachid pense à celle d’emmanuel Macron. « Si Brigitte Macron acceptait d’être notre marraine, ce serait formidable ! Nous l’invitons dans nos locaux de Vélizy quand elle le souhaite. Tout comme nous invitons Valérie Pécresse, la présidente de la Région, pour qu’elle nous aide. »

En attendant, il va retourner dans la rue, à Paris parce qu’il sait que les SDF sont nombreux. « On pourra aussi venir pour ceux de Versailles. Sans problème. Tout est possible ! Et c’est important. Car il ne faut pas oublier que c’est notre peuple qui est dehors. Et il n’a rien à y faire ! Il faut l’aider ! » Pour sa prochaine mission, Rachid franchira une nouvelle étape. « 24 heures, c’était bien. Mais là, je me dis que je vais y aller deux ou trois jours. Une telle durée devrait permettre à l’associatio­n de médiatiser les vraies conditions de vie des SDF. »

Il a passé 24 heures comme un SDF, à survivre dans la rue. L’expérience a conforté Rachid Farid dans sa volonté d’aider les sanslogis. Il vient de lancer une collecte de fonds baptisée Pièces rouges.

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