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Les travaux sont en retard, il tire sur le chef d’entreprise

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Un retraité de 65 ans a été condamné par le tribunal correction­nel de Versailles, ce vendredi 29 septembre. Deux jours plus tôt, ce retraité avait poursuivi un chef de chantier jusque chez lui, à Rosay, petit village situé au sud de Mantes-la-jolie.

Depuis plusieurs semaines, Antonio réclame au chef d’entreprise de terminer les travaux d’embellisse­ment de son portail. En août, le ton est déjà monté. Il ne s’agissait alors que de menaces. Mais ce mercredi 27 septembre, à Septeuil, Antonio décide de passer à la vitesse supérieure.

« Calmez-vous »

Au petit matin, il glisse le fusil de son beau-père dans le coffre de sa voiture. Il fourre quatre cartouches dans ses poches. Et il part en quête de l’entreprene­ur. David* n’est pas très loin, sur un autre chantier dans le petit village. Il vient de le quitter au volant de sa camionnett­e.

Immédiatem­ent, Antonio se rue dans sa Laguna bleue. Il rumine sa colère le long des 3 km qui le sépare de Rosay, là où vit David.

Sur place, la situation dégénère rapidement. Le client en colère met pied à terre et s’empare de son fusil. Il le charge et se dirige vers David. « Calmez-vous, lance ce dernier. Je n’aime pas ce genre de politique. On va dialoguer. J’ai dit à votre femme que je venais ce vendredi. »

Antonio ne se montre pas très réceptif. Ni compréhens­if pour les retards, alors qu’il a lui-même exercé dans le bâtiment comme charpentie­r. « Il m’a visé au visage. Il a dit : Chez nous, les Italiens, c’est comme ça que l’on règle les problèmes. Je me suis rapidement mis de côté. Il a tiré. J’ai juste reçu un plomb à l’oeil. Je remercie le bon Dieu, lance la victime au tribunal. Il était à un mètre de moi. »

L’affaire ne s’arrête pas là. Avec le canon, Antonio frappe la main de David. Il veut faire tomber son téléphone portable. « Je suis parti alors qu’il était en train de recharger. Ma femme et une voisine ont crié. Il a arrêté. Vraiment, je ne comprends pas. Ce sont des gens que j’ai bien estimés, même si on a eu des petites misères avec la rénovation de leur maison, ces deux dernières années », soutient David.

Face à ses juges, Antonio s’est défendu : « Le coup est parti car j’étais énervé à cause des retards. Je ne voulais pas le tuer, juste lui faire peur. » Et le juge de rétorquer : « Pour ça, je vous garantis que c’est réussi. Vous étiez déchaîné ! »

« Prémédité »

« C’est presque un miracle, a poursuivi le procureur de la République. Un miracle que Monsieur soit encore en vie et que l’affaire ne se règle pas devant une cour d’assises ». Le magistrat réclame alors 18 mois d’incarcérat­ion, parce qu’il estime qu’antonio « a prémédité son geste ».

Du côté de la défense, on préfère plaider sur « une mauvaise décision. C’est un homme qui accorde beaucoup de sens à la parole donnée. »

À l’issue de l’audience, et malgré un casier judiciaire vierge, Antonio a été incarcéré pour six mois. À sa sortie de Boisd’arcy, il ne pourra plus entrer en contact avec son entreprene­ur qui s’est vu prescrire cinq jours d’arrêt.

Parce que les travaux avaient pris du retard, un homme originaire de Septeuil a tiré sur un chef d’entreprise à Rosay, près de Mantes-la-jolie. « J’étais énervé »

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