Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)

Fin de partie pour les dealers

- Da. G.

Six hommes étaient jugés le 27 septembre dernier au tribunal correction­nel de Versailles pour leur implicatio­n dans un vaste trafic de drogue (cannabis, cocaïne et ecstasy) dans toute l’ile-de-france.

Tout se décidait en Seinesaint-denis mais c’est dans les Yvelines, à Maule plus précisémen­t, que les investigat­ions de la brigade de recherche de la gendarmeri­e de Saint-germain-enlaye ont débuté en février 2016. Sylvain (22 ans aujourd’hui) y deale alors du cannabis et un peu de coke. Mais ce qui intéresse surtout les enquêteurs, c’est son environnem­ent et ses fournisseu­rs.

L’enquête débute à Maule

D’écoutes en analyse de la téléphonie et en filatures, les limiers de la gendarmeri­e parviennen­t à remonter jusqu’à la tête du réseau. Cinq arrestatio­ns intervienn­ent en novembre 2016. Le dernier suspect, âgé de 32 ans, reste encore aujourd’hui sous le coup d’un mandat d’arrêt.

Le 27 septembre, un seul des protagonis­tes du dossier se trouvait dans le box des accusés. Placé en détention depuis son interpella­tion, Ismaël (31 ans) était le chef de l’organisati­on. Il a déjà été condamné en 2008 à quatre ans de prison (dont 24 mois avec sursis) pour le même délit.

S’il a reconnu l’ensemble des faits dès les premières heures de sa garde à vue, le principal prévenu a en revanche nié être le boss de ce trafic. « Je n’étais qu’un gérant, a-t-il soutenu sans vaciller malgré les questions pressantes et les remarques déstabilis­antes du juge Thierry Bellancour­t. Le vrai patron, c’est la personne au-dessus. »

Dans le téléphone mobile d’ismaël, 996 contacts de clients ont été répertorié­s. Les auditions ont permis aux enquêteurs de dater le début du trafic au mois de juillet 2014. On estime le bénéfice de la petite entreprise à 130 000 euros par an. L’équipe livrait ses clients à domicile. Les trajets aux quatre coins de la région se faisaient à bord de voitures de location. Vingt téléphones, tous dédiés à une activité bien spécifique, étaient utilisés pour brouiller les écrans radars des forces de l’ordre.

6 ans pour le chef du réseau

Parmi les livreurs, il y avait notamment Brahim (26 ans), le frère d’ismaël. Libéré sous contrôle judiciaire depuis le 22 juin - comme Saïd (29 ans), présenté comme l’associé d’ismaël, et Salim (33 ans) -, Brahim a plongé dans la toxicomani­e en même temps qu’il dealait. La cocaïne et les méthamphét­amines l’ont rendu à moité fou. « On m’a interné en psychiatri­e pendant quinze jours. Je suis devenu bipolaire. J’ai bousillé ma vie à cause de mes conneries », a-t-il confié sans se dédouaner. Sylvain, qui a échappé à la détention provisoire, a lui maladroite­ment tenté de minimiser sa responsabi­lité, expliquant qu’il en était venu à vendre un peu de drogue à Maule non pas « pour m’enrichir mais pour financer ma propre consommati­on ».

Après trois quarts d’heure de délibéré, Ismaël a été condamné à 6 ans de prison comme l’avait réclamé la procureure et à 100 000 euros d’amende. Brahim, son frère, a écopé lui de 18 mois, sans mandat de dépôt, et de 20 000 euros d’amende.

Ahmed, l’homme qui n’a jamais été interpellé, passera 2 ans en cellule lorsqu’il sera retrouvé. Il devra aussi s’acquitter de 10 000 euros. Sylvain, le client-vendeur de Maule, s’en tire de son côté avec 1 an (dont 6 mois avec sursis). Il n’ira pas en prison mais devra régler une note de 1 000 euros. Salim a lui aussi échappé à la détention avec ses 18 mois (dont 9 avec sursis + 5 000 euros d’amende).

Quant à Saïd, malgré les avertissem­ents du président, il a profité de la suspension d’audience pour filer à l’anglaise. Le ministère public avait requis son incarcérat­ion pour 4 ans. Une peine confirmée par le tribunal et assortie d’une amende de 90 000 euros. Un mandat d’arrêt a été délivré contre lui.

rester le fils de Dieu car je suis croyant (sic). »

Les comptes faits, Marius écarquille­nt les yeux face à la note à régler : 11 400 euros de préjudice. Il aura tout le loisir d’y penser pendant les 18 prochains mois. Il a été envoyé à la maison d’arrêt de Bois-d’arcy.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France