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Direction l’australie pour deux tireurs versaillais
Vingt-neuf heures ! C’est la durée pharaonique du périple qui attend Bernard Collot et Arnaud Lilbert. Ces deux membres du Tir national de Versailles (TNV) vont disputer les championnats du monde d’armes anciennes longues distances du 9 au 14 octobre en Australie.
« Ça s’est joué à un dixième »
« On part du club mercredi à 13h30 pour prendre un avion à Roissy à 18h. On a un changement ensuite à Amsterdam. On arrive le lendemain à 14h à Singapour. Làbas, on a une escale de huit heures avant de reprendre un autre avion pour arriver vendredi à 6h du matin à Adélaïde », détaille Bernard Collot, par ailleurs président du club versaillais.
Les deux tireurs versaillais ont réussi à décrocher leur place en équipe de France lors de l’épreuve de sélection nationale organisée à Bisley, au Royaume-uni. La donne était simple : les quatre premiers à l’issue des deux jours de compétition (deux matches à 600 yards et deux à 1 000 yards) seraient du voyage. Pas de soucis pour Arnaud qui a terminé en tête du classement. Bernard a, lui, dû batailler jusqu’au dernier tir pour réussir à obtenir son billet. « Il a fallu avoir les nerfs solides car ça s’est joué à un dixième », explique-t-il.
Du coup, c’est près de 50 % de la sélection nationale masculine qui est composée de Versaillais. Un cas assez rare pour le souligner. En 2015, les deux tireurs étaient déjà de la partie lors des Mondiaux aux Etats-unis mais Arnaud était encore licencié au club de Montesson. « C’est là-bas que j’ai commencé le tir. J’en fais depuis sept ans maintenant », raconte ce père de famille de 42 ans qui n’avait pas pour intention au départ de faire de la compétition. « Finalement, je me suis pris au jeu et je me suis rendu compte que je pouvais progresser dans ma vie de tous les jours grâce au tir. »
Arnaud est surnommé le ’’Rookie’’
Fort de sa progression fulgurante et de son jeune âge dans une discipline habituellement à maturité tardive, le garçon s’est vu attribuer en équipe de France le surnom de ’’Rookie’’. « C’est énorme d’être au niveau où il est à 42 ans. On n’avait encore jamais vu ça », confie Bernard Collot qui compte vingt ans de plus au compteur que son camarade de club. D’une passion commune est née une farouche amitié, et cela malgré le fait que les deux hommes sont en concurrence directe à chaque compétition. « Mais en tir, on n’a pas d’adversaire. On se bat contre nous-même », tient à souligner Arnaud.
De ce voyage à l’autre bout du globe, les deux tireurs versaillais ramèneront peut-être une médaille comme cela avait le cas il y a deux ans. « On avait décroché du bronze par équipe », se souvient Bernard. « Mais il n’y a pas d’objectif de cet ordre-là. On y va pour mettre en pratique ce qu’on sait faire, et après, c’est la météo qui va décider du reste. » « On y va aussi pour représenter la France sur une compétition internationale », ajoute le benjamin de cette équipe qui se dit toujours aussi « impressionné » de côtoyer ces anciens au palmarès, pour certains, long comme un bras.