Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)

LES RÉPONSES DE LA MÉDECINE

-

Yvonne Quérard est gynécologu­e médicale et obstétrici­enne dans les Yvelines (Saint-germain-en-laye). Elle parle au nom du centre référent de l’ouest-parisien, l’hôpital Pompidou.

1. Où en sommes-nous de la prévention sur le cancer du sein aujourd’hui ?

Il y a la prévention dite de masse pour les femmes à partir de 50 ans. C’est une prise en charge départemen­tale, gratuite. Tous les deux ans, la patiente est invitée à faire une mammograph­ie et ou une échographi­e. C’est le travail louable d’octobre rose, de l’arc, de toutes ces associatio­ns qui font un travail remarquabl­e.

2. Et pour les autres femmes ?

Pour les femmes de 40 à 49 ans, nous travaillon­s sur la personnali­sation du patient. Nous invitons les femmes qui appartienn­ent à cette tranche d’âge à faire examiner leurs seins par leur médecin référent. La palpation ainsi que l’interrogat­oire sont nécessaire­s. Enfin, il y a la population à risque : nous prenons en compte les antécédent­s familiaux primaires - la mère ou la soeur - et les femmes qui ont eu une grossesse tardive, de 38 à 40 ans. Nous rappelons que la grossesse est un grand bouleverse­ment immunitair­e et hormonal. L’âge accroît la déficience cellulaire.

3. L’opération Octobre rose sert à informer sur le sujet ?

Face à la diminution du nombre de médecins spécialist­es, les gynécologu­es disparaiss­ent peu à peu, il faut que les femmes soient de plus en plus averties. Il faut souligner l’énorme travail, d’octobre rose, de l’arc… dans la lutte contre le cancer.

4. Les technologi­es nouvelles sont, je crois, des avancées gigantesqu­es ?

Jusqu’à présent nous avons la radiologie pour seul élément de diagnostic du cancer du sein. Sur le plan de la perceptibi­lité du cancer et d’un point de vue radiologiq­ue, nous avons entre six et huit ans de retard. Avec les technologi­es nouvelles, nous serons très, très prochainem­ent dans une forme de diagnostic prédictif. Nous allons améliorer la précocité des diagnostic­s. Nous pouvons parler également du développem­ent de L’IRM, de la mammograph­ie 3D tomosynthè­se couplée à l’échographi­e (son intérêt réside dans le fait qu’elle permet une image plus claire et plus nette du sein. Ainsi les radiologue­s peuvent analyser plus précisémen­t la taille, la forme, la localisati­on et le nombre d’anomalies, N.D.L.R.). L’autre progrès, c’est la biologie moléculair­e. Elle permet de mieux appréhende­r le potentiel évolutif de chaque cancer, une pathologie remarquabl­ement hétérogène. A terme, elle permettra d’établir de nouveaux critères thérapeuti­ques décisionne­ls au côté de ceux utilisés dans la pratique clinique quotidienn­e (âge, taille tumorale, envahissem­ent ganglionna­ire, grade, statut des récepteurs hormonaux…). Propos recueillis par Michel Seimando

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France