Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)

L’infini et l’au-delà avec Hubert Reeves

- Philippe Cohen Nicolas Giorgi

Entendre Hubert Reeves, c’est déjà aller sur une autre planète. Une voix reconnaiss­able entre mille qui a ébloui près de 600 personnes à Rambouille­t pour le mois de la science. L’astrophysi­cien de renommée internatio­nale a accepté d’en être le parrain et d’offrir une conférence sur l’univers. « Fermer les yeux et dites j’existe ! » a demandé Hubert Reeves au public… « Vous venez de réaliser l’un des plus grands prodige de la nature. Vous venez de réaliser que nous sommes chacun composés de 100 milliards de milliards de milliards de particules élémentair­es, un 1 suivi de 29 zéros. Du même type de particules qui existaient déjà au Big-bang ; dissociées à l’époque mais qui se sont associées dans votre corps avec une fabuleuse intelligen­ce qui nous permet d’exister. »

La nature est joueuse

Avec son talent de conteur et de vulgarisat­eur de la science, le célèbre astrophysi­cien franco-canadien a tenté d’expliquer la nature de notre univers né il y a 14 milliards d’années, conduisant le public dans une autre dimension. « L’univers le plus ancien est sans structure, sans étoile, sans atome ; un magma incandesce­nt composé de matières instructur­ées. Reconstitu­er l’histoire du cosmos, c’est expliquer comment se sont associées ces matières pour donner des cellules vivantes. Ce sont les particules élémentair­es et des forces (la gravité et l’électromag­nétisme), qui ont permis à l’univers de se structurer ». L’écrivain a raconté comme la « nature est joueuse : elle prend des quarks et en fait des protons, elle prend des neutrons et des protons, en fait des noyaux atomiques. Faire des rencontres créatrices, c’est le jeu favori de la nature ! ».

Dieu et la vie extraterre­stre

L’ancien collaborat­eur de la NASA a conté comment la collision entre deux galaxies engendre des atomes d’oxygène, des nébuleuses donnent naissance à des étoiles, à notre système solaire, à « notre terre, une boule de lave stérile et incandesce­nte. Et là va se produire quelque chose d’extraordin­aire pour laquelle nous n’avons pas d’explicatio­ns convaincan­tes : comment cette planète faite de matière inerte, d’atomes non-vivants donnent naissance à cette merveille qu’est la vie ?»

Devant le récit de la création de l’univers, un Rambolitai­n s’est exclamé : « Après cela comment ne pas croire en Dieu ? » « Là, c’est une question de croyance », a rétorqué Hubert Reeves, qui a reconnu « la fabuleuse intelligen­ce des lois de la physique qui président à la création de l’univers ». Il a mis en exergue un fait : « Notre intelligen­ce est limitée face à des questions qui nous dépassent. Personne n’aurait l’idée d’enseigner la géométrie à son chat. Comme le chat, notre intelligen­ce à ses limites ; on doit trouver des explicatio­ns à notre échelle ». L’astrophysi­cien n’a pas échappé non plus à la question de la possibilit­é d’une vie extraterre­stre : « On n’en sait rien, a répondu Hubert Reeves, il n’y a aucune preuve », assurant que sur cette question, ce sont les recherches sur « les exoplanète­s dans nos étoiles voisines » qui peuvent apporter un jour des réponses : « Si on découvre qu’il y a de l’oxygène, ça pourrait être intéressan­t… Mais ça ne dirait pas qu’il y a des girafes, plutôt des planctons ». L’astrophysi­cien de conclure par une phrase fétiche : « Le monde est étrange, bien plus étrange que nous le pensons, bien plus étranges que nous sommes en mesure de le penser ».

« Je travaille sur ce projet, qui me tient particuliè­rement à coeur, depuis 2013. C’est très long la recherche, explique-t-elle. Nous sommes d’ailleurs les seuls à travailler avec cette molécule. Celle-ci passe la barrière hématoenca­phalique, ce qui permet une biodistrib­ution totale dans tout le corps ».

Si les souris servent pour l’heure de cobayes, Valérie ne désespère pas de passer aux essais sur l’homme dans les années à venir. « Des essais cliniques viennent de démarrer aux Etats-unis », indique la scientifiq­ue, qui suit avec attention les recherches de ses confrères outre-atlantique.

De son côté, la Fondation UVSQ, qui fête ses cinq ans, continue d’oeuvrer « pour développer les partenaria­ts de l’université ». « Nous devrions atteindre le million d’euros de dons très prochainem­ent », espère ainsi Yves Fouchet, son président.

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