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Maltraité, le chaton Moustache trouve des milliers de défenseurs

Une enquête a été ouverte après la découverte d’un chaton maltraité à Marly-le-roi. Sur Internet, la mobilisati­on a pesé. Près de 85 000 personnes ont signé une pétition.

- F. Desserre

« Ça y est ! La plainte a été déposée et l’enquête a débuté ». Aline Morisset est satisfaite de cette première étape. Depuis le 7 septembre, cette habitante de Marly-le-roi se bat pour une petite boule de poils, un chaton qu’elle a appelé Moustache.

Ce jeudi soir en question, deux jeunes filles entendent des cris sous une voiture stationnée près de la station essence Esso de Marly-le-roi. Elles découvrent un chaton. « Il avait été battu, son oeil cogné au point d’être invisible. Une de ses oreilles était brûlée et son crâne était fendu », relate Aline Morisset.

Les associatio­ns s’emparent de l’affaire

La photo de l’animal est publiée sur une page Facebook parlant de Marly-le-roi. Aline l’administre. En voyant cela, son sang ne fait qu’un tour. Elle trouve d’abord une famille d’accueil et obtient des soins vétérinair­es. Au fil des jours, Moustache reprend vie, nourri à petites doses et soigné avec attention. Dans le même temps, les vétérinair­es qui l’ont examiné rédigent une attestatio­n de maltraitan­ce.

Le 16 septembre, Aline décide de passer à l’étape supérieure. Elle se rend au commissari­at pour déposer plainte. On lui refuse au motif qu’elle ne peut donner le nom du propriétai­re du chaton. Elle laisse une main courante et poursuit son action sur Internet : une pétition et une cagnotte en ligne pour financer les soins. Elle obtiendra plus de 900 euros.

Six jours plus tard, alors qu’elle songe à saisir directemen­t le procureur de la République, elle apprend que l’associatio­n Stéphane Lamart a décidé de s’emparer du combat. Elle est spécialisé­e dans la défense des droits des animaux. C’est elle qui va se charger de la plainte, en son nom, celui de Moustache et probableme­nt en celui d’aline Morisset.

Plus de 85 000 signatures

Dès lors, les pions semblent avoir bougé sur l’échiquier. « Lundi dernier, 2 octobre, j’ai appris que l’enquête avait débuté. J’espère qu’elle va permettre de retrouver le ou les coupables. Le lendemain, j’ai reçu un mail d’excuses de la police par rapport au premier refus de dépôt de plainte. Toujours rien en revanche de la mairie que j’ai sollicitée plusieurs fois ».

En attendant, la pétition déposée en ligne poursuit sa progressio­n. Ce jeudi 5 octobre, elle enregistra­it plus de 85 000 signataire­s. En parallèle, une page Facebook dédiée était créée. On y apprenait qu’une autre associatio­n, One Voice, avait aussi décidé de porter plainte. Et que 30 millions d’amis et Assistance aux animaux envisageai­ent de se porter parties civiles si la plainte aboutissai­t.

« C’est super tout cela, se réjouit Aline Morisset. Je ne m’attendais pas à tant d’engagement alors que l’on voit tant de choses publiées sur Internet sur la maltraitan­ce. Les réseaux ont bien fonctionné ! »

Au-delà de toute procédure, Aline espère que cette histoire fera bouger les lignes. « Si quelqu’un est capable de faire cela gratuiteme­nt, il est capable de faire pire. Quand on ne veut pas d’un chaton, ça ne sert à rien de le tabasser. Il suffit d’aller voir une associatio­n pour qu’elle s’en occupe. J’espère que la justice sera sévère contre le coupable, qu’elle ne détournera pas les yeux. Moustache est un exemple, pas un cas isolé. »

 ??  ?? Retrouvé agonisant, le chaton a été pris en charge par des habitants de Marly-le-roi. Dorloté, nourri, il a repris du poil de la bête. (D.R)
Retrouvé agonisant, le chaton a été pris en charge par des habitants de Marly-le-roi. Dorloté, nourri, il a repris du poil de la bête. (D.R)

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