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Abattoir : les militants de L214 condamnés

- F. Desserre

Le tribunal correction­nel de Versailles a rendu sa décision dans l’affaire de l’abattoir de porcs de Houdan. Les deux militants de l’associatio­n L214 ont été condamnés à 6 000 euros d’amende, dont 5 000 euros avec sursis, pour violation de domicile. Ils ont été relaxés de la prévention de tentative d’atteinte à la vie privée. La condamnati­on sera bien portée sur les casiers judiciaire­s. Les scellés ont été confisqués, principale­ment des caméras.

Les différente­s parties civiles ont été déboutées de leurs demandes de dommages et intérêts. Il s’agissait de la Fédération nationale de l’industrie et des commerces en gros des viandes, de la Fédération départemen­tale des syndicats d’exploitant­s agricoles et de l’ile-de-france. On trouvait enfin le propriétai­re de l’abattoir, Vincent Hareng. Le tribunal a estimé qu’il n’y avait pas eu d’impact commercial avec les événements incriminés.

Sébastien A. et Tony D. avaient été jugés le 4 septembre dernier pour des faits remontant au 11 décembre 2016. Ils étaient entrés sur le site industriel en longeant la voie ferrée, par l’arrière du bâtiment. Ils avaient ensuite placé des caméras dans la salle d’endormisse­ment des porcs. Les gendarmes les avaient arrêtés alors qu’ils venaient récupérer leur matériel. La direction de l’établissem­ent avait repéré les appareils.

Lors du procès, Tony avait avoué ne pas avoir « nécessaire­ment réfléchi à cette question de violation de domicile. Cela me paraissait juste, légitime. Cela me tenait à coeur. J’essayais de montrer une réalité. »

L’avocat de l’abattoir s’était insurgé, soulignant que là n’était pas la question : « Si l’on n’a pas l’intention de violer un domicile, pourquoi agir de nuit, en tenue militaire à la petite semaine ? Ils ont violé la loi pénale. »

Dans ses réquisitio­ns, le procureur de la République avait requis 15 000 euros d’amende, dont 10 000 avec sursis.

Caroline Lanty, l’avocate des deux prévenus, avait estimé que la vie privée ne concernait aucunement les personnes morales. « Le directeur de l’abattoir n’était ni visible, ni audible sur les images. Ce sont les animaux qui les intéressen­t. Rien d’autre »

Sébastien et Tony disposent de 10 jours pour faire appel.

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