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Versailles portage : clap de fin en 2018 ?
L’avenir de l’association Versailles portage, qui effectue chaque année plus de 11 000 courses, est menacé par la suppression des emplois aidés.
Quarante mille euros. Voici la somme dont Versailles portage aura besoin en 2018 pour poursuivre son activité. L’avenir de l’association est en effet menacé par la disparition des contrats aidés, décidée par le président de la République, Emmanuel Macron.
Pourtant, Versailles portage est utile et unique en France. Financé par les commerçants, la Ville et les aides de l’état, il permet aux commerçants adhérents de faire porter les courses de leurs clients à leurs domiciles. Un service apprécié, notamment des personnes âgées qui ne peuvent pas se déplacer.
Mais Versailles portage a aussi une autre mission : celle de favoriser le retour à l’emploi de personnes en situation difficile. C’est d’ailleurs dans ce cadre que l’association emploie des jeunes de moins de 25 ans, envoyés par la mission locale, en contrat aidé. Trois ans de contrat, 35 heures hebdomadaires, permettent à ces jeunes de retrouver une activité professionnelle et bien souvent, un emploi par la suite.
« Ils acquièrent une confiance en eux, l’habitude de la ponctualité, le respect, souligne Radja Lambrisset, directeur de Versailles portage, dans l’association depuis 14 ans. Ils peuvent aller chercher des médicaments à la pharmacie, un bifteck chez le boucher, des fleurs » ; des petites courses en somme.
Et puis il y a le côté lien social. « Les personnes livrées sont parfois isolées et c’est la seule visite de la journée qu’elles ont ; 80 % sont des personnes âgées, précise Radja Lambrisset. Le but de l’association est aussi d’aider les petits commerçants à rester en coeur de ville. Des enseignes comme Monoprix ou Super U ont leur propre service de livraison, ce dont ne peut pas disposer un petit commerçant. »
11 000 livraisons par an
Créé en 1999 à l’initiative des commerçants et avec le soutien de la Ville, Versailles Portage réalise aujourd’hui quelque 11 000 livraisons par an, en majorité à Versailles mais aussi dans les communes alentour (12 à 15 % des courses). L’association peut également véhiculer les clients de ses commerçants adhérents, chez le coiffeur notamment. L’équipe fonctionne avec six personnes, dont quatre jeunes. Avec la disparition des contrats aidés, deux de ces quatre emplois pourraient disparaitre et donc Versailles portage avec.
« Avec deux personnes en moins, on ne pourra pas fonctionner, explique Radja Lambrisset. Ou alors, il nous faudrait 40 000 € en plus, ce qui représente le salaire et les charges de deux employés. » Au-delà du simple fait économique, la disparition de Versailles portage serait aussi un coup dur pour de nombreux Versaillais.
Cette somme, Versailles portage ne sait pas encore où la trouver. Faire appel au financement participatif ? À des mécènes ? À la Région ? Aux commerçants ? Aux Versaillais
? « Les commerçants paient déjà une cotisation annuelle, il est difficile de leur en demander plus, réagit le directeur de Versailles Portage. La mairie nous aide aussi déjà beaucoup. Ça a toujours été compliqué, mais nous avons toujours réussi à tenir, poursuit le directeur. Si nous pouvions tenir encore un peu, ce serait bien. »
Une réunion doit se tenir dans les prochains jours pour tenter de trouver une solution et ainsi empêcher la disparition pure et simple de Versailles portage au premier trimestre 2018.
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