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Le maire claque la porte du conseil

- F. Desserre

Fin de conseil municipal tendue ce jeudi 19 octobre au Chesnay. Juste avant la dernière délibérati­on, Philippe Brillault a préféré quitter la salle. « Le niveau de certains fait que je préfère ne pas être en face d’eux », a-t-il lancé en se levant de son fauteuil rouge.

« J’espère qu’il ne m’attendra pas à la sortie »

Patrick Bonnehon (groupe Le Chesnay Avenir) a pris la réflexion pour lui. « Moi je reste ! » Tandis que le maire quittait la pièce, l’élu d’opposition a poursuivi avec malice : « J’espère qu’il ne m’attendra pas à la sortie ! » Cela n’a pas été le cas. Mais l’événement a marqué une nouvelle étape de la rupture entre les deux élus. Le premier et principal épisode concerne une lettre ouverte en date du 1er juin, lors de la campagne des élections législativ­es. Le groupe de Patrick Bonnehon s’en prenait directemen­t au maire et à sa directrice de cabinet.

En l’absence du maire et du premier adjoint, c’est Michel Crouzat qui a été chargé de présenter la délibérati­on qui a mis le feu aux poudres jeudi soir. Elle portait sur la création d’un poste de directeur de la communicat­ion. Un sujet qui concerne l’actuelle directrice de cabinet, Anne Père, également conseillèr­e régionale… et épouse du maire.

Les élus étaient donc invités à créer ce poste de dir com’ pour lequel elle postulerai­t dès la validation par le contrôle de la légalité.

Anne Père avait été embauchée en septembre 1990, comme attachée contractue­lle pour la communicat­ion de la ville. Cinq ans plus tard, elle sera nommée sur un emploi de cabinet, comprenant également la communicat­ion et la culture. Ce n’est que plus tard qu’elle se mariera avec Philippe Brillault. Une situation connue de tous au Chesnay mais que Patrick Bonnehon a toujours pointé du doigt, dès son arrivée au conseil, en 2014.

En l’absence du maire, lui et Michel Crouzat se sont lancés dans un ping-pong de questionsr­éponses :

« - Vous recréez un poste, mais il existe déjà dans les faits, souligne Patrick Bonnehon.

- Le poste n’existe pas. Il est créé, se contente de répondre Michel Crouzat.

- Pourquoi pour une durée de 3 ans ? - C’est contractue­l. - Pouvez-vous nous indiquer le montant de sa rémunérati­on ?

- Il s’agit de l’indice afférent à un attaché principal entre le 7e et le 9e échelon. Et non, je ne vous donne pas de chiffres.

- S’agira-t-il d’un recrutemen­t externe ?

- La délibérati­on sera portée au niveau du Centre interdépar­temental de gestion (CIG) du personnel.

- Est-ce lié à la loi de moralisati­on ?

- J’ai expliqué dès le début pourquoi ce poste était créé. »

À l’issue de l’échange, la délibérati­on a été votée à la majorité ; les groupes Le Chesnay Avenir, et Pour Le Chesnay et Ensemble à gauche ont voté contre. Le Chesnay C vous a choisi l’abstention.

Contacté, Philippe Brillault s’est expliqué quant à son absence. « Je ne voulais pas que l’on puisse me reprocher un quelconque conflit d’intérêts ou que ma présence perturbe les débats. Le contrat de Madame Père a toujours été légitime. Elle va postuler pour ce poste de direction de la communicat­ion. »

Ping-pong « Le contrat est légitime »

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Pour la dernière délibérati­on, le maire a quitté la salle, laissant à son adjoint le soin des débats.

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