Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)

Un collectif d’associatio­ns manifeste devant la préfecture

- Michel Seimando

Il y avait là, des familles roms évacuées de la plaine de Carrières-sous-poissy et plus récemment de Montigny-lebretonne­ux. À leurs côtés, des Tibétains de Conflans-saintehono­rine. L’ensemble des associatio­ns de soutien aux réfugiés, d’aide aux plus démunis se sont retrouvées jeudi devant les grilles de la préfecture des Yvelines. Annick Omond affichait haut son slogan : « Plus personne dans la rue ! », reprenant ainsi les mots d’emmanuel Macron, déclarés fin août : « Plus une personne à la rue », « loger tout le monde dignement », « des hébergemen­ts d’urgence partout » d’ici la fin de l’année…

Bénévole au sein du collectif de Romyveline­s, elle dénonçait « trop de familles dorment encore dans les rues » d’un départemen­t considéré comme parmi « les plus riches de France ». Elle poursuit : « En cette rentrée 2017 : 70 familles sont refusées chaque soir par le 115 dans les Yvelines ».

« C’est invraisemb­lable. Aujourd’hui, quarante personnes dont seize enfants sont toujours dans la rue. Quelle est la solution ? » Du côté de Carrières-sous-poissy, certains auraient retrouvé un bout de terrain pour vivre près d’un rond-point, au bout d’un chemin. Une famille a trouvé refuge dans une maison désaffecté­e mais une procédure d’expulsion a été lancée.

C’est insupporta­ble !

Plus général, le collectif s’offusque : « Comment est-il possible que, dans un pays dit civilisé et développé, on laisse des familles avec enfants dans un tel dénuement, de surcroît à l’arrivée de l’automne ? » Dans une lettre adressée au préfet des Yvelines, le collectif interroge le représenta­nt de l’état : « Monsieur le préfet comment pouvez-vous autoriser des expulsions de familles pour quelque motif que ce soit, notamment au motif d’insalubrit­é en sachant qu’après quelques jours d’hébergemen­t ces personnes, ces enfants, vont être mis à la rue ? » A quelques mètres de là, Paula vit avec neuf adultes et onze enfants dans une maison abandonnée. La jeune fille a vécu un drame il y a plusieurs années avec le décès de sa petite nièce dans l’incendie d’une caravane.

Les Tibétains de Conflans

Plus loin, Yves Dujon aide les Tibétains de Conflans-saintehono­rine qui sont plus de 200 demandeurs d’asile. L’associatio­n « La Pierre Blanche » fournit une aide précieuse aux réfugiés jusqu’à leur faire prendre des repas et leur dispenser des cours d’alphabétis­ation.

« Les Tibétains fuient leur pays occupé par la Chine, explique Yves Dujon. Ils sont arrivés à Conflans à quatre ou cinq, il a plus de cinq ans », sourit-il. Récemment, un CHUM (Centre d’hébergemen­t d’urgence) composé d’une centaine de places a été créé. Selon des bénévoles présents jeudi devant la préfecture, il est plein aujourd’hui.

Ils étaient une cinquantai­ne de personnes à manifester jeudi devant la préfecture, répondant à l’appel de plusieurs associatio­ns d’aide aux Roms et aux Tibétains.

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