Elle porte plainte pour le sauver

Le 8 mars dernier, elle était venue le soutenir ici-même, alors qu’il comparaissait face aux juges de Versailles pour s’être réclamé de Daesh. « C’est quelqu’un d’adorable mais, quand il boit, il peut être impulsif », avait alors relayé son avocate. Jeanmichel (42 ans) avait ce jourlà écopé de 3 mois de prison ferme. Une peine non assortie du mandat de dépôt. Sa huitième condamnation depuis l’an 2000.

1 147 appels

Le 18 octobre, le scénario avait bien changé. Christine (*) se trouvait cette fois sur le banc des victimes. Son histoire d’amour avec Jean-michel s’est achevée en septembre, après 7 mois et demi d’une relation tortueuse. Lui n’a pas accepté la rupture, inondant son excompagne de 1 147 appels et d’un nombre incalculable de SMS pour la reconquérir. Elle ne supportait plus ses frasques, ses problèmes d’alcool et, surtout, sa schizophrénie.

Le 6 septembre, ses troubles de la personnalité ont conduit Jean-michel à bousculer Christine plus que de raison. « J’ai eu vraiment peur pour ma vie ! Mais c’est un malade avant d’être un délinquant. Je l’ai aimé et aujourd’hui encore j’ai beaucoup d’amitié pour lui. J’ai porté plainte pour qu’enfin sa maladie soit prise en charge. Il a surtout besoin de soins. »

Christine a d’abord fondu en larmes lorsqu’elle a entendu la procureure évoquer le rapport psychiatrique de Jean-michel. « Incurable, pas réadaptable, sociopathe, psychopathe et dangereux, mais pas irresponsable pénalement pour autant. » Elle s’est ensuite effondrée quand ce même ministère public a réclamé 18 mois (dont 6 mois avec sursis) et l’incarcération pour Jean-michel. Lui n’a pas cillé, comme absent, résigné. Il n’a d’ailleurs pas eu un regard pour Christine, alors qu’elle le cherchait vainement à sa sortie du box.

Les juges ont finalement condamné Jean-michel à 12 mois (dont 6 mois avec sursis et mise à l’épreuve). Contrairement au 8 mars, il n’a cette fois pas échappé à l’incarcération dans une cellule de Bois-d’arcy.

ELANCOURT