Expo d’art contemporain au château Floraisons pour Nollopa, bassin du Miroir

P roserpine en chrysalide, bosquet de la Colonnade

Place aux couleurs de l’automne au bosquet de la Colonnade. Du violet, du bleu, du marron et du rouge pour l’oeuvre de Sheila Hicks, Proserpine en chrysalide. Sheila Hicks est née aux Etatsunis mais vit et travaille à Paris. Intéressée par l’ethnographie, elle s’inspire des pratiques de tissage de diverses cultures.

L’enlèvement de Proserpine au centre de la Colonnade correspond, dans la symbolique qui inspire Versailles, à la saison de l’hiver qui emporte l’automne. Emmaillotée par Sheila Hicks, la sculpture de Girardon s’éteint sous l’obscurité textile, prenant les couleurs qui évoquent l’automne et l’hiver.

Des bandes textiles partent de la sculpture centrale aux branches des arbres du parc rassemblées autour du bassin, dessinant une horloge cosmique.

Le grand cadran de la Colonnade reprend ainsi le cycle du temps, de la végétation flamboyante à la mélancolie du bois mort.

Anita Molinero présente Floraisons pour Nollopa au bassin du Miroir. Cette artiste privilégie l’énergie du geste et de l’improvisation tout en revenant sans cesse aux fondamentaux de la sculpture : le poids et la masse, le plein et le vide, le socle, le volume, etc. Elle travaille les éléments hétéroclites du quotidien et attaque au lance-flammes containers, poubelles, boîtes, jouets ou phares de voitures. Sous l’action des hautes températures, les éléments se transforment et génèrent des formes variées.

Floraisons pour Nollopa est constituée de cinq groupes de sculptures composées de containers rouges en PVC fondu, placés dans le bassin du Miroir. « Ces objets communs sont pour moi le nécessaire et le suffisant qui permet de réunir le paradigme de ma sculpture, explique l’artiste. Le nécessaire, le commun, le transversal c’est l’élément poubelle. Le suffisant, l’arrogant, c’est d’une part la couleur rouge et d’autre part le fait de réunir et sublimer ces deux particularités dans une sculpture. La fontaine, c’est ma représentation du monde accompli. »

Ces oeuvres sont disposées en dialogue avec les statues qui entourent le bassin. Leurs reflets dans l’eau suggèrent le titre de l’installation. Floraisons pour Nollopa, en miroir d’apollon, seule sculpture masculine autour du bassin.