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Le chauffeur Uber vendait de la drogue

- Michel Seimando

À 23 ans, ce conducteur de VTC (Véhicule de tourisme avec chauffeur) avait trouvé le bon filon pour faire double emploi. Il transporta­it des personnes pour le compte de la société Uber. L’entreprise ignorait cependant qu’il proposait aussi de la drogue à ses clients.

Pour cela, une cache sous le volant avait été fabriquée afin d’emmagasine­r de la résine de cannabis, de l’herbe, mais aussi de la cocaïne ainsi que de l’ecstasy. Une véritable épicerie qui rapportait gros au chauffeur. « Je gagnais près de 700€ chez Uber et je touchais en moyenne 250€ par semaine pour l’autre emploi », a expliqué l’automobili­ste également consommate­ur de résine de cannabis. Il a en revanche nié avoir revendu de la drogue dure.

« Ce n’est pas ce que l’enquête raconte », a estimé la présidente du tribunal correction­nel de Versaille devant lequel il était jugé, jeudi 9 novembre. Selon le magistrat, tous les clients qui sont montés dans la jolie BMW du chauffeur VTC ont été entendus. « Vous proposiez de l’herbe, de la résine mais également de la cocaïne et de l’ecstasy. Un client évoque l’achat d’un gramme de cocaïne à 70€. Vous pensez qu’en réfutant les drogues dures, le tribunal va être plus clément ! »

« Je n’ai jamais revendu de la cocaïne. C’est mon fournisseu­r de stup que je ne connais pas qui se chargeait de prévenir mes clients… », s’est encore défendu le prévenu. Pourtant l’enquête va révéler que le chauffeur proposait lui-même tous ses produits.

La police effectue de nombreuses surveillan­ces le 5 novembre dernier. Ils se mettent discrèteme­nt sur un emplacemen­t d’où ils peuvent voir le petit jeu du conducteur Uber. Au Chesnay, une berline noire arrive et s’apprête à prendre deux piétons qui à la vue des policiers prennent la fuite. Le chauffeur est interpellé.

C’est un empoisonne­ur public !

Sur lui, la police saisit 130g de résine de cannabis ; 95g d’herbe dissimulée dans une boîte cylindriqu­e limitant les dégagement­s d’odeurs. Les enquêteurs saisissent aussi 1 680 € en espèces ainsi que plusieurs bombonnes de MDMA (amphétamin­es) et cinq comprimés d’ecstasy. « C’est mon fournisseu­r qui m’a demandé de garder la marchandis­e », précise le trafiquant qui a reconnu effectuer plusieurs transactio­ns par semaine, entre 150 et 200g de résine.

Pour la procureure de la République, les choses sont claires : « Entre le 5 février et le 5 novembre, celui qui se faisait appeler Juanito a revendu de la drogue. Une audition est accablante pour lui. C’est un empoisonne­ur public qui n’a pas pris en compte les condamnati­ons récentes pour trafic de drogue. On a même l’impression que la condamnati­on récente n’a eu aucun impact sur son activité qu’il a reprise dans la foulée. Pis. Dans son activité diversifié­e, il avait ouvert un éventail de choix. »

Les juges ne vont pas lui faire de cadeau : 18 mois de prison ferme avec mandat de dépôt à la clef. Dans le box, le conducteur VTC baisse la tête. Il vient de comprendre que son commerce était terminé.

Arrêté lors d’une course

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