Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)
Le chauffeur Uber vendait de la drogue
À 23 ans, ce conducteur de VTC (Véhicule de tourisme avec chauffeur) avait trouvé le bon filon pour faire double emploi. Il transportait des personnes pour le compte de la société Uber. L’entreprise ignorait cependant qu’il proposait aussi de la drogue à ses clients.
Pour cela, une cache sous le volant avait été fabriquée afin d’emmagasiner de la résine de cannabis, de l’herbe, mais aussi de la cocaïne ainsi que de l’ecstasy. Une véritable épicerie qui rapportait gros au chauffeur. « Je gagnais près de 700€ chez Uber et je touchais en moyenne 250€ par semaine pour l’autre emploi », a expliqué l’automobiliste également consommateur de résine de cannabis. Il a en revanche nié avoir revendu de la drogue dure.
« Ce n’est pas ce que l’enquête raconte », a estimé la présidente du tribunal correctionnel de Versaille devant lequel il était jugé, jeudi 9 novembre. Selon le magistrat, tous les clients qui sont montés dans la jolie BMW du chauffeur VTC ont été entendus. « Vous proposiez de l’herbe, de la résine mais également de la cocaïne et de l’ecstasy. Un client évoque l’achat d’un gramme de cocaïne à 70€. Vous pensez qu’en réfutant les drogues dures, le tribunal va être plus clément ! »
« Je n’ai jamais revendu de la cocaïne. C’est mon fournisseur de stup que je ne connais pas qui se chargeait de prévenir mes clients… », s’est encore défendu le prévenu. Pourtant l’enquête va révéler que le chauffeur proposait lui-même tous ses produits.
La police effectue de nombreuses surveillances le 5 novembre dernier. Ils se mettent discrètement sur un emplacement d’où ils peuvent voir le petit jeu du conducteur Uber. Au Chesnay, une berline noire arrive et s’apprête à prendre deux piétons qui à la vue des policiers prennent la fuite. Le chauffeur est interpellé.
C’est un empoisonneur public !
Sur lui, la police saisit 130g de résine de cannabis ; 95g d’herbe dissimulée dans une boîte cylindrique limitant les dégagements d’odeurs. Les enquêteurs saisissent aussi 1 680 € en espèces ainsi que plusieurs bombonnes de MDMA (amphétamines) et cinq comprimés d’ecstasy. « C’est mon fournisseur qui m’a demandé de garder la marchandise », précise le trafiquant qui a reconnu effectuer plusieurs transactions par semaine, entre 150 et 200g de résine.
Pour la procureure de la République, les choses sont claires : « Entre le 5 février et le 5 novembre, celui qui se faisait appeler Juanito a revendu de la drogue. Une audition est accablante pour lui. C’est un empoisonneur public qui n’a pas pris en compte les condamnations récentes pour trafic de drogue. On a même l’impression que la condamnation récente n’a eu aucun impact sur son activité qu’il a reprise dans la foulée. Pis. Dans son activité diversifiée, il avait ouvert un éventail de choix. »
Les juges ne vont pas lui faire de cadeau : 18 mois de prison ferme avec mandat de dépôt à la clef. Dans le box, le conducteur VTC baisse la tête. Il vient de comprendre que son commerce était terminé.
Arrêté lors d’une course