Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)

Une expo interroge notre rapport à la télé

- Nicolas Giorgi

L’exposition gratuite Génération­s écrans, actuelleme­nt proposée par le Musée de la ville de Saint-quentin-en-yvelines, se propose d’interroger notre rapport à la télévision, des années 50 à nos jours.

Des speakerine­s aux bouquets satellitai­res

C’est ainsi qu’on prendra plaisir à revoir les premières speakerine­s de L’ORTF, leur diction lente et posée, ou à réécouter le début d’un générique bien connu. Au choix : Bonne nuit les petits, La Piste aux étoiles ou encore Cinq colonnes à la une. Quelle que soit l’époque, les Français ont toujours eu les yeux de Chimène pour la « téloche ».

« Tout le monde à un rapport à la télévision qui lui est propre, qu’on soit jeune ou moins jeune, constate Frédéric Debussche, directeur du Musée de la ville. L’angle d’approche de cette exposition a consisté à voir quel était l’impact du poste de télévision au sein des foyers et de la famille. »

Les plus jeunes auront certaineme­nt du mal à se le figurer, mais au début des années 50, la télévision est encore un produit de luxe, exhibé comme tel. Véritable signe de richesse extérieure, elle « trône dans des intérieurs bourgeois à la place des cheminées. L’achat d’un téléviseur équivaut alors à cinq mois de salaire d’un ouvrier », rappelle Lucie Sauvageot, responsabl­e de l’action culturelle pour le Musée de la ville.

Pour pouvoir la regarder, on se réunit dans les cafés, chez les voisins ou dans les téléclubs. « Aux Gâtines, à Plaisir, dans les années 60, le comité des fêtes a fait appel aux habitants du hameau pour se cotiser afin d’acquérir un poste de télé », rapporte Lucie Sauvageot.

La période 1964-1980 correspond à l’essor de la télévision au sein des foyers, qui s’équipent alors massivemen­t. « Le design des postes évolue. Les formes ergonomiqu­es, plus rondes et plus épurées apparaisse­nt », note Frédéric Debussche. C’est ainsi que le téléviseur « Spoutnik », un modèle de 1969 développé par Philipps, reçoit l’« Oscar du design ».

L’apparition d’une deuxième, puis enfin de la troisième chaîne, et enfin l’avènement de la TV en couleur, en 1967, contribuen­t forcément à ce bond en avant. Les années 80 marquent un tournant : c’est l’ère de la démultipli­cation des écrans et des chaînes. Les années Canal, Dorothée ou Macgyver…

Toute une pop-culture à (re) découvrir jusqu’au 7 juillet au Musée de la ville.

■PRATIQUE « Génération­s écrans », du mercredi au samedi de 14h à 18h, au Musée de la ville de Saint-quentin-en-yvelines, quai François-truffaut, à Montigny-le-bretonneux. Jusqu’au 7 juillet 2018. Entrée libre.

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Frédéric Debussche, directeur du Musée de la ville, devant un poste de télévision en bois, typique des années 50.

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