Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)
24h en immersion avec les joueurs du Chesnay
■L’ALLER
« On avait donné rendez-vous aux joueurs devant le gymnase à 9h30 et on a dû partir vers 10h. On a fait un petit détour ensuite pour récupérer Barth (NDLR : Barthélémy Da Costa Seixas) qui habite dans l’est parisien. D’habitude, il travaille le samedi. C’est pour ça qu’il n’avait pas pu venir lors du deuxième match à Strasbourg. Mais, là, ça tombait bien comme on était le 11 novembre. Le midi, on s’est arrêtés sur une aire d’autoroute pour manger un repas équilibré. Ces longs voyages, ça nous permet de mieux de nous découvrir. Ça soude un groupe. On est arrivés là-bas à 18h, soit deux heures avant le match. Ça nous a laissés le temps d’aller prendre un petit café dans un centre commercial à côté. »
■L’ECHAUFFEMENT
« Quand je suis sorti du car, j’étais à moitié endormi et, a priori, je n’étais pas le seul dans ce cas-là. On l’a senti à l’échauffement. Tout le monde était un peu amorphe. La prochaine fois, on va essayer de trouver un petit protocole de mise en route pour être en jambes plus vite. »
■LE MATCH
« On savait que la première défaite allait finir par arriver. Mais ce qui est frustrant, c’est qu’on n’a vraiment pas été au niveau sur ce match. Ce n’est pas normal de prendre 37 buts, c’est beaucoup trop. Et ça s’explique par les quinze ou vingt pertes de balle que l’on a eues. En face, ce sont des machines de guerre. Il y avait cinq joueurs de D2. On a été sanctionnés pratiquement à chaque fois qu’on a fait une erreur. Pour l’instant, c’est l’équipe la plus forte que l’on ait rencontrée cette saison. On va tâcher de rebondir dans deux semaines contre Bassin Mussipontain. Un adversaire qui devrait être un peu plus dans nos cordes. »
■LE RETOUR
« On est restés une petite demi-heure après le match pour prendre une bière avec l’adversaire. On essaye souvent de ne pas trop traîner car il y en a qui bossent le lendemain. S’il y avait eu une victoire, on serait allé dans un restaurant à Nancy mais, là, on a mangé dans le car. Ça nous a permis de gagner un peu de temps. Au début, tout le monde fait un peu la gueule. On reparle ensuite un peu du match. On a le temps pour faire un debriefing. On est arrivés au Chesnay à 5h30. Le temps de rentrer chez soi, ça fait qu’on se couche à 6h. Aller jouer dans l’est, ça te prend une bonne partie du week-end. Et une fois que tu rentres, tu n’as envie que d’une chose, c’est de dormir. C’est de l’amateurisme engagé. »
■SOUVENIRS DE VOYAGE
« Il y a des anecdotes marrantes avec ces voyages. Il y a longtemps, on était descendus à Toulouse et le car avait raté la sortie sur l’autoroute. Ça avait ajouté une cinquantaine de kilomètres en plus. On était arrivés trois minutes seulement avant le match. On s’était habillés dans le car. Une autre fois, on devait aller à Dijon mais le car n’est jamais arrivé. On a attendu deux heures avant de décider d’y aller en voiture. Je me souviens qu’on s’était retrouvés à cinq dans une Twingo. On avait bien rigolé ce jour-là. »
Après Strasbourg fin septembre, les Chesnaysiens avaient à leur programme ce week-end un deuxième long déplacement en province. Cette fois-ci du côté de Nancy (défaite 27-37). Grégory Boitiau, l’entraîneur-joueur, livre son carnet de route.
Après les « Lux leaks » (photo), les « Panama Papers », voici les « Paradise Papers ». Cette fois, le consortium international des journalistes d’investigation a mené son enquête à partir d’informations transmises anonymement au quotidien allemand Süddeutsche Zeitung. 13,5 millions de documents provenant de cabinets d’avocats et de registres confidentiels de sociétés ont été épluchés par 380 journalistes travaillant dans 96 médias, dont Le Monde, France 2 et Radio France. « L’enquête pointe du doigt les milliers de milliards de dollars qui échappent toujours aux services fiscaux des États. Le placement d’argent dans les paradis offshore est une pratique courante pour soustraire aux impôts des sommes astronomiques de façon légale. Pour cela, les personnes fortunées et les multinationales ont recours à des circuits qui se jouent des failles du système fiscal international », résume France 2. Au tableau de chasse des « Paradise Papers », des personnalités politiques et des célébrités mondiales. Ainsi, le secrétaire au commerce américain, Wilbur Ross, épinglé comme actionnaire majoritaire d’une société offshore faisant des affaires avec des Russes, proches de Vladimir Poutine ; le trésorier de la campagne du premier ministre canadien Justin Trudeau pour ses investissements aux îles Caïman ; la reine d’angleterre, Elizabeth II, pour des intérêts dans des fonds d’investissements placés dans des paradis fiscaux ; le pilote britannique Lewis Hamilton pour avoir acheter un jet privé sans payer la TVA via l’île de Man ; le chanteur du groupe rock U2, Bono, passant par Malte et Guernesey pour acheter une part d’un centre commercial lituanien en profitant d’une moindre imposition ; le cinéaste Jean-jacques Annaud délocalisant une partie de son patrimoine aux îles Caïmans et Hong Kong. En haut de l’affiche des « Paradise Papers », il y a aussi des multinationales qui pratiquent l’optimisation fiscale « quotidiennement, pour toutes leurs opérations », selon Le Monde. Comme Nike via les Pays-bas devenus « le paradis fiscal numéro un pour les profits des multinationales américaines hors des Etats-unis », selon l’économiste et universitaire américain Gabriel Zucman. Sont également cités, Apple réfugié à Jersey, Dassault Aviation et ses filiales sur l’île de Man, Whirlpool au Delaware et aux Bermudes... mais bientôt plus à Amiens où son usine va fermer pour « sauvegarder sa compétitivité ». dysfonctionnement. Ils sont au contraire le coeur du système libéral mondialisé, financiarisé, dérégulé, de la machine finance qui veut accumuler et surtout ne pas participer à la solidarité et au fonctionnement des sociétés et des Etats », estime sur Franceinfo, le sénateur Eric Bocquet, co-auteur d’un ouvrage intitulé « Sans domicile fisc ». Ex-rédacteur en chef adjoint de La Tribune, le journaliste économique Romaric Godin confirme dans Mediapart : « Les pratiques légales de placement dans les paradis fiscaux ne sont pas une dérive, mais font partie intégrante du capitalisme financier mondialisé. » Selon l’évaluation de Gabriel Zucman, les pertes de recettes fiscales atteindraient 350 milliards d’euros par an à l’échelle mondiale. En France, ce serait 20 milliards d’euros, soit 1 % du PIB. « Ce chiffre représente un quart du déficit public français et quatre fois le déficit de la Sécurité sociale », précise Romaric Godin, soulignant que « les inégalités se creusent entre les plus riches et les entreprises qui font jouer jouer l’évasion et l’optimisation fiscales, quand les plus modestes et les classes moyennes ne peuvent, elles, échapper à l’impôt. » « Si, faute d’élémentaire justice, l’impôt n’a plus ni cohérence ni sens, c’est la légitimité des Etats qui, au bout du compte, est en jeu », écrit Le Monde estimant que ces derniers « se hâtent beaucoup trop lentement de combattre ce poison » de l’optimisation fiscale, notamment en Europe « où la règle de l’unanimité s’impose en ce domaine ». Reste à savoir, s’interroge Romaric Godin, « si cette bataille peut être menée sans modifier profondément la nature du capitalisme financier mondialisé. »