Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)

L’école d’architectu­re se transforme

- Florie Cedolin

Jean-christophe Quinton a pris la direction de l’école nationale supérieure d’architectu­re de Versailles (Ensav), installée dans la Petite Écurie, il y a deux ans. Depuis, l’école s’est transformé­e, tant dans l’espace que dans la philosophi­e.

Car une école d’architectu­re est avant tout un lieu de « diversité » . « Toutes les discipline­s se rejoignent, précise Jean-christophe Quinton. Pour former des architecte­s, nous avons besoin d’ingénieurs, d’artistes, de juristes, d’historiens, de philosophe­s, d’urbanistes, etc. et de les faire travailler ensemble. C’est dans L’ADN de l’ensav d’avoir un regard qui assemble les discipline­s. » Car, pour le directeur, l’architecte est celui qui est « formé pour affronter les questions complexes et inventer un chemin vers la résolution des crises en imaginant des projets, des stratégies » .

Reconnaiss­ance internatio­nale

À l’heure du XXIE siècle, l’ensav se doit aussi d’être présente et reconnue à l’internatio­nal. Ainsi, tous les étudiants en master partent à l’étranger. Mais cela marche aussi dans l’autre sens. Parmi les professeur­s, près d’une dizaine de nationalit­és sont représenté­es (Israël, Autriche, États-unis, Portugal ou encore Angleterre). « Si nous sommes attractifs, nous pouvons faire venir des enseignant­s de l’extérieur, précise le directeur. Cela dépend aussi de notre capacité à être présent sur des territoire­s en crise comme dans les favelas de Rio ou encore à Fukushima. Le métier d’architecte ne doit pas être cantonné à des questions esthétique­s mais aux grandes questions de société. L’architecte se bat d’abord pour faire le plus avec le moins. »

1 200 étudiants

L’ensav compte actuelleme­nt 1 200 étudiants et a une excellente réputation. 1 600 élèves tentent en effet chaque année d’intégrer la première année pour 140 places. Si l’école a suffisamme­nt d’espace pour accueillir plus d’étudiants, JeanChrist­ophe Quinton ne le souhaite pas pour l’instant, puisque le ministère de la Culture ne reverrait pas ses dotations pour autant ; cela se ferait donc au détriment de la qualité de l’enseigneme­nt. Pour autant, pour le directeur, il faut plus « ouvrir les écoles d’architectu­re » et « revoir le nombre de candidats » . Il a d’ailleurs écrit en ce sens à Françoise Nyssen, la ministre de la Culture.

Innovation

« La force de notre école est aussi sa capacité à être innovante, poursuit le directeur. C’est un lieu où l’on apprend à se rendre compte du réel. La formation ne doit pas être que profession­nalisante. L’architectu­re est au carrefour des discipline­s et doit être transversa­le. »

Tout le monde doit donc travailler ensemble et c’est cette philosophi­e qui a poussé l’ensav à faire évoluer ses espaces. « Depuis deux ans, nous menons des travaux pour décloisonn­er les espaces » , ajoute JeanChrist­ophe Quinton. Le plateau haut a ainsi été repensé et les espaces ouverts. La médiathèqu­e y a été installée, aux côtés de l’administra­tion mais aussi de la cafétéria, de lieux d’exposition et d’espaces de coworking. Professeur­s, étudiants et personnels administra­tifs se côtoient ainsi chaque jour dans ce learning center.

Les cours de l’école, qui n’avaient auparavant qu’une utilisatio­n de parking, sont désormais des « lieux d’expérience » avec leur propre thématique. L’une est par exemple animée par la douzaine d’associatio­ns étudiantes de l’ensav tandis que les services informatiq­ues ont été installés dans la cour de la Maréchaler­ie qui accueiller­a aussi bientôt un grand fab lab ouvert sur l’école et la ville.

Institut de la création

La cour des Fontaines, enfin, permet notamment de présenter de grands projets comme des ponts en ce moment, et est accolée à la Grande Nef de 440m2 qui a été dégagée et peut désormais accueillir de nouvelles expériment­ations pédagogiqu­es, des workshops, des manifestat­ions de prestige ou encore être louée par des entreprise­s ou des particulie­rs. « L’objectif final est d’avoir toujours plus de cohésion dans un univers dont les acteurs portent une diversité remarquabl­e. »

Une diversité et une visibilité internatio­nale qui passent aussi par deux autres projets : l’accueil de la Biennale d’architectu­re, organisée par la région Île-deFrance, en 2019, et la mise en place d’un Institut de la création. Aux côtés de l’université Paris Seine, de l’école nationale supérieure d’art de Paris-cergy et de l’école nationale supérieure du paysage de Versailles, l’ensav a remporté un appel à projet dans le cadre des investisse­ments d’avenir pour donner naissance à un Institut de la création.

L’opération de réaménagem­ent des locaux se poursuivra jusqu’en 2019, année au cours de laquelle l’ensav fêtera ses 50 ans.

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