Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)

Un jardin partagé s’installe dans une maison de retraite

- Marine Delcros

C’est la nouvelle animation qui passionne les résidents de l’ehpad Le Val Bièvre : depuis fin septembre, un jardin partagé a pris place dans le parc de l’établissem­ent, qui est géré par l’associatio­n Chemins d’espérance. Ce sont les jardiniers de l’associatio­n Les Colibris qui cultivent ce bout de terre d’une centaine de mètres carrés. Ils sont huit permanents, rejoints par des jardiniers occasionne­ls.

Créer du lien

Ce jardin partagé, nommé pour le moment jardin SaintLouis, est né de la volonté de François Philippon, directeur de l’établissem­ent depuis juillet 2017. « Nous avons le plus petit niveau de dépendance d’ile-de-france. Nos résidents ont donc la possibilit­é d’avoir une vie sociale, de participer à des animations, expose-t-il. À mon arrivée, j’ai réfléchi à ce que l’établissem­ent pouvait apporter de plus aux famillles. J’ai pensé à un jardin. »

Faute de familles volontaire­s pour impulser le projet, François Philippon s’est tourné vers l’associatio­n Les Colibris, une référence concernant les jardins partagés dans les Yvelines. C’est Renaud Anzieu, porte- parole de l’associatio­n, qui a proposé de créer un jardin tourné vers l’extérieur. « Nous ne sommes pas un hôpital. Les résidents doivent se sentir chez eux et un jardin peut devenir une vraie attache. L’ouvrir sur l’extérieur permet de ne pas rester isolés » , explique le directeur.

Après un mois, l’expérience est déjà concluante pour l’établissem­ent. Les résidents sont très curieux, observent les jardiniers, certains veulent même s’impliquer. C’est le cas de soeur Anne-marie. « À mon arrivée ici, il y a huit ans, j’avais voulu faire un atelier jardinage mais c’était compliqué. Alors je plantais des fleurs qu’on me donnait à la chapelle par exemple » . Elle s’intéresse maintenant de très près à l’avancée des plantation­s.

« Les résidents se sont appropriés le jardin, chacun à sa manière. S’ils peuvent discuter avec les jardiniers ou juste recevoir un sourire, le pari est déjà gagné » , sourit François Philippon. « Ça amène de la vie ici » , renchérit Catherine Breton qui s’occupe de l’accueil à l’ehpad.

Collectif de résidents

Pour les huit membres de l’associatio­n, jardiner dans un Ehpad n’est pas anodin. « Il y a le côté écologique mais aussi la rencontre avec l’autre. C’est un plaisir de parler avec les résidents. Nous souhaition­s tous les huit créer ce lien » , raconte Brigitte Ploix, référente du jardin.

Ce projet est le point de départ d’un fourmillem­ent d’idées à développer. Un collectif des résidents va être créé, à qui des propositio­ns vont être soumises comme la création d’un poulailler, l’installati­on de ruches, la mise en place d’un compost de quartier devant l’ehpad, des stages de danse… « Les Colibris apportent de nombreuses idées. Mais tout cela doit se faire dans le respect et avec l’accord des résidents, d’où la création de ce collectif » , précise François Philippon.

La question de la pérennité de ces installati­ons se posera dans deux ans, puisque l’ehpad va déménager à Buc. En attendant, le jardin partagé a de beaux jours devant lui.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France