L’assurance-maladie innove dans sa politique managériale

« C’est celui qui fait qui sait. » Voici l’adage appliqué depuis six ans à la Caisse primaire d’assurance-maladie des Yvelines. Un slogan qui résume une démarche dans la transformation managériale de ce service public, qui compte près de 1 300 salariés dans le département.

L’idée est ainsi d’oublier les « petits chefs » et de mettre au coeur des services les salariés en les impliquant dans les décisions. Pour cela, la politique managériale a changé, que ce soit dans l’esprit ou dans les outils. Ainsi, chaque service dispose par exemple de son arbre à idées. Avoir un poisson rouge dans le bureau ou bien faire un compte-rendu par email d’une réunion s’affichent là, permettant au chef de service de valider ou non les idées des personnes de son équipe.

Le collaborateur au coeur du système

« Ce n’est plus le manager mais le collaborateur qui est au coeur du système, résume Delphine Pastot, chargée de communication pour la CPAM 78. Par exemple, pour la plateforme téléphonique qui est basée à Poissy, les collaborateurs s’organisent entre eux pour les horaires. Et ça marche. C’est vrai que cela peut paraître étonnant venant d’une entreprise publique. »

Dans les services, les managers ont ainsi suivi des formations pour s’adapter à cette nouvelle politique. Et il semble que les choses se passent plutôt bien.

Catherine Quesnel, responsable du service prévention santé, a ainsi commencé par abattre les murs des bureaux de son service. Résultat, la dizaine de collaborateurs travaille en open-space, même si un bureau « fermé » a été conservé en cas de besoin de plus de discrétion. « Je suis à ce poste depuis un an, raconte Catherine Quesnel. Ce changement de management tombait bien car je devais aussi réorganiser le service. Je fais confiance à mon équipe en leur laissant pas mal de marge de manoeuvre. Mon rôle est de les accompagner et de les conseiller mais pas d’imposer. »

Bien sûr, cela « n’empêche pas de dire non », ajoute la responsable du service prévention santé. Mais tout refus est expliqué et argumenté. « Toutes les idées sont bonnes à étudier, résume Catherine Quesnel. Et cela donne aussi du sens au travail de tout le monde. » Quant à l’arbre à idées du service, Catherine Quesnel l’a un peu détourné pour un « arbre de la positive attitude ». Les collaborateurs y retrouvent les indicateurs mais peuvent aussi y déposer des photos personnelles.

Gagnant-gagnant

À l’étage du dessus, au service gestion documentation, la manager est Nadine Hetzel. Elle occupe ce poste depuis mars 2016. Et d’ailleurs, elle avoue bien volontiers que si la politique managériale n’avait pas changé, le poste ne l’aurait pas intéressé. « Le métier de manager m’attirait mais ce qui m’a poussé à me lancer c’est justement ce changement. Se mettre au service d’une équipe, accompagner les gens, donner sa confiance, tout cela me plaît. Et je suis persuadée que cela aide les gens à réussir. Il n’y a plus cette crainte du chef. » Libérés de ces contraintes, les collaborateurs travaillent ainsi mieux, sont plus productifs et moins absents. « C’est gagnant gagnant », résume Nadine Hetzel.

Pour le bien-être de ses salariés, la Caisse primaire d’assurance-maladie de Versailles a également mis en place un walk desk, un bureau dans lequel se trouve un tapis roulant depuis lequel les salariés ont accès à des ordinateurs et peuvent ainsi travailler en marchant. Cela aide aussi à la concentration. Au vu du succès rencontré, le concept pourrait être développé dans les autres antennes yvelinoises. La CPAM des Yvelines est aussi régulièrement « visitée » par ses homologues des autres départements qui pourraient bien prendre exemple sur elle dans les années à venir.

La Caisse primaire d’assurance-maladie des Yvelines vient de recevoir le trophée d’or de l’innovation participative par Innov’acteurs pour sa politique de transformation managériale.