Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)

Supercheri­es dans les supermarch­és

Trois hommes étaient jugés le 13 décembre pour des vols ou des tentatives de vol de bouteilles d’alcool dans des supermarch­és des Yvelines et du Val-d’oise entre fin novembre 2016 et le 20 janvier 2017. Les peines vont de 1 an (dont 6 avec sursis) à 18 mo

- David Goudey

Trois hommes âgés de 22 ans originaire­s de Deuil-la-barre (Val-d’oise), dont deux étaient jusque-là totalement inconnus de la justice, ont été jugés le 13 décembre par le tribunal correction­nel de Versailles pour leur implicatio­n dans une série de 7 vols et 4 tentatives de vol de bouteilles d’alcool dans des supermarch­és des Yvelines (au Mesnil-le-roi, à Conflans, Hardricour­t, deux fois à Maisons-laffitte et à Tessancour­t-sur-aubette) et du Val-d’oise (à Louvres et trois fois du côté de Saint-ouenl’aumône) entre le 29 novembre 2016 et le 20 janvier dernier. Soit un total de onze opérations en moins de deux mois, dont quatre en une semaine entre le 29 novembre et le 5 décembre et deux, le même jour, le 6 janvier 2017.

Onze opérations en deux mois

Quatre Simply Market (à Saint-ouen-l’aumône, Louvres, Tessancour­t-sur-aubette et Conflans-sainte-honorine), deux Casino (à Maisons-laffitte et Hardricour­t) et un Super U (au Mesnil-le-roi) ont été abusés de jour selon un mode opératoire bien rodé et d’une simplicité enfantine. Après être entrés dans les magasins comme de simples clients et avoir rempli le plus discrèteme­nt et calmement possible leurs sacs avec des bouteilles d’alcool, les malfaiteur­s ouvraient une porte de service ou de secours, où un complice récupérait la marchandis­e. Les directeurs de supermarch­é ne s’apercevaie­nt que bien plus

Il a fallu attendre le 28 décembre, après un vol de ce type au Simply Market de Tessancour­t-sur-aubette, pour que l’enquête avance de manière significat­ive. Ce jourlà, entre 18 h 20 et 18 h 52, trois hommes sont filmés par la vidéosurve­illance en train de remplir conscienci­eusement six cabas avec des bouteilles d’alcool d’une valeur marchande de 4 269 euros. Les images sont remises à la gendarmeri­e.

Tout bascule le 6 janvier, au même endroit, quand trois hommes, agissant avec une troublante similarité, sont repérés par le personnel en alerte. Mais le trio ne se démonte pas. Jusque-là, il n’a rien volé. Les individus n’ont fait que remplir des sacs. Prétextant avoir oublié leurs cartes bancaires, ils laissent la marchandis­e sur place et quittent les lieux. Deux d’entre eux sont contrôlés par la police quelques minutes plus tard sur le parking du Simply Market à bord d’une Fiat 500 grise. Le délit ne peut toutefois pas être caractéris­é. Karim et Anthony ne sont donc pas interpellé­s. Leur voiture, en revanche, est bien filmée cinq jours plus tard à proximité du Casino de Hardricour­t, où 4 405 euros d’alcool ont été dérobés.

L’étau se resserre. Les enquêteurs ont désormais acquis la conviction que Karim et Anthony sont impliqués dans ce vol, mais aussi dans celui du 28 décembre. Leur apparence se rapproche étrangemen­t des hommes filmés ce jour-là dans le magasin. Leur portrait-robot correspond également aux individus suspectés de vols ou de tentatives dans des supermarch­és du coin depuis le 29 novembre. Il faut maintenant les confondre. Les écoutes téléphoniq­ues vont d’abord permettre aux enquêteurs de remonter jusqu’à Mamoudou et à un quatrième homme, qui sera finalement mis hors de cause. Anthony, Karim et Mamoudou sont amis depuis le lycée. Ils jouaient aussi au football ensemble.

L’analyse de la téléphonie et la géolocalis­ation de leurs portables vont finir de convaincre les enquêteurs de leur responsabi­lité. Karim et Mamoudou sont interpellé­s à leur domicile le 14 novembre dernier. Anthony, incarcéré à Nanterre pour 6 mois à la suite d’une condamnati­on pour un vol aggravé commis en mars, les rejoint en garde à vue. Présenté dès le 15 novembre devant le tribunal, le trio avait demandé un délai pour préparer sa défense.

Le 13 décembre, ils sont revenus dans le box des accusés. Leurs déclaratio­ns n’ont pas varié depuis leur garde à vue au commissari­at des Mureaux. Ils ne sont pas les auteurs de l’ensemble des faits qui leur sont reprochés. Les enquêteurs n’ont d’ailleurs pas pu apporter la preuve irréfutabl­e de leur implicatio­n dans la totalité des prévention­s, onze au total. L’énergie déployée par la juge Pascale Humbert-massa pour les bousculer et les faire vaciller n’a pas non plus fonctionné. La ligne de défense était sans faille.

Le procureur, qui réclamait un mandat de dépôt pour les trois hommes, n’a pas été suivi dans ses réquisitio­ns. Face aux preuves, le tribunal a d’ailleurs estimé que leur responsabi­lité n’était avérée qu’aux Simply Market de Tessancour­t-sur-aubette (28 décembre), Conflans (6 janvier) et aux Casino de Maisons-laffitte (6 janvier) et Hardricour­t (11 janvier). Les prévenus ont donc été relaxés pour les sept autres faits qui figuraient à la prévention.

Mamoudou, condamné à 12 mois de prison (dont 6 mois avec sursis) pour les deux vols qu’il a reconnus, et Karim, qui a écopé de 18 mois (dont 6 mois avec sursis) pour sa participat­ion dans les quatre vols, ont échappé à un retour dans leur cellule de Bois-d’arcy, où ils étaient en détention provisoire depuis presque un mois. Leur casier judiciaire vierge a pesé dans cette décision. Anthony, déjà condamné neuf fois et en état de récidive légale, n’a pas bénéficié de cette « clémence ». La sanction est de 18 mois ferme.

L’alcool exfiltré par une porte de secours Plusieurs mois d’enquête Relaxés dans sept dossiers

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Le Casino de l’avenue de Longueil à Maisons-laffitte a été ciblé les 6 et 20 janvier derniers.

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