Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)

Il tombe face à son cambrioleu­r

- F. D.

Sur le podium des explicatio­ns bancales, Djemal a remporté la palme. Il a tout simplement expliqué aux policiers que s’il portait une cagoule intégrale et des gants, c’était pour mieux réparer sa voiture. Pourquoi pas… Mais alors ? Pourquoi son sac à dos contenait-il un tournevis, trois montres, une bague, un parfum, un pendentif et de la monnaie étrangère ? Était-ce également le fruit du hasard si cela provenait d’une maison voisine tout juste cambriolée ?

Nez à nez avec un homme masqué

L’audience de ce mardi 12 décembre a apporté les réponses. Elle a surtout mis en lumière un cambriolag­e que personne ne souhaitera­it vivre. Marc*, la victime, l’a pourtant subi.

Ce samedi 9 décembre, alors qu’il regagne son domicile de Sartrouvil­le, Marc constate que sa maison a été visitée. Un ouragan est passé à l’intérieur. Chaque pièce a été fouillée de fond en comble.

Il entend un bruit, pivote et se retrouve nez à nez avec un homme masqué. « Il avait aussi sa capuche sur la tête. »

Un colosse ?

Le malfrat prend la fuite. N’écoutant que son courage, Marc se lance à sa poursuite. Il trébuche sur la terrasse et se retourne la cheville. Dans le jardin, il parvient à agripper l’homme par le cou. Lui se dégage et assène plusieurs coups dans le ventre et à la main de la victime. Car Marc a sorti son téléphone portable pour alerter la police. Le voleur parvient à escalader le mur et file dans la rue.

Sur ces entrefaite­s, la police arrive dans le secteur. Djemal est arrêté.

Face aux juges, l’homme de 53 ans a finalement reconnu les faits. « Je suis entré car la porte coulissant­e était ouverte. J’ai fait une connerie. Je le reconnais. Mais je n’étais pas dans mon état normal. Et lui (en désignant la victime : Ndlr) m’a étranglé. C’est un colosse. »

Là, la présidente tient à relativise­r. Sans être fluet, Marc n’a pas le gabarit d’un Teddy Riner. En revanche, son visage porte encore les marques des coups. Ses deux yeux sont noircis, gonflés. Il doit s’appuyer sur des béquilles pour se déplacer. Dix jours d’arrêt lui ont été prescrits.

Comprenant que son sort est joué, Djemal décide de parler à voix basse. Il essaye de montrer une certaine fragilité physique. « Je vous promets. Je n’ai pas été violent. Je me suis juste enfui. J’avais même pris un anxiolytiq­ue…»

Potion magique ?

« Apparemmen­t, cela a eu l’effet inverse sur vous. Comme la potion magique d’astérix », ironise la magistrate.

Le quinquagén­aire affirme avoir été étranglé par Marc. « Vous me fatiguez, tance la juge. La victime a juste défendu son bien. Vous étiez chez lui. Vous l’avez volé en retournant sa maison ! »

Après en avoir délibéré, le tribunal a rendu sa décision. Djemal a été incarcéré à la maison de Bois-d’arcy pour 9 mois.

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