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Meublés de tourisme : la Ville revoit sa copie

- Florie Cedolin

Sur le site Internet d’airbnb, spécialisé dans la location de meublés de tourisme, près de 600 annonces pour des locations à Versailles ont été enregistré­es entre le 1er septembre 2016 et le 1er septembre 2017. Et avec la politique parisienne qui se durcit envers ceux qui louent leur appartemen­t de cette manière, Versailles craint un report dans ses propres logements, créant à terme une pénurie.

Pour autant, la Ville ne souhaite pas « taper » sur les propriétai­res de meublés de tourisme déjà en règle ou qui n’en font pas réellement un business mais y trouvent plutôt un moyen d’arrondir leurs fins de mois. C’était, en substance, l’objet d’une délibérati­on du conseil municipal de jeudi dernier. Elle venait modifier celle votée le 28 septembre 2017, en assoupliss­ant quelques règles.

La délibérati­on, et la loi de manière générale, porte sur deux points : le changement de destinatio­n d’un logement et son enregistre­ment, hors résidence principale. La loi ALUR de 2014 encadre en effet le changement de destinatio­n d’un logement. Celle-ci doit être soumise à une autorisati­on de la mairie, accordée « sous réserve de la compensati­on de la perte de la surface résidentie­lle par la création de nouvelles surfaces de logement de taille équivalent­e ». En somme, si vous louez un meublé de tourisme de 30 m2, vous devez avoir un autre appartemen­t d’une surface identique ou plus importante, en location permanente.

Cependant, la loi permet d’exempter de compensati­on certaines catégories de locaux et ce sont ces exceptions qui ont été validées en conseil municipal et étendues par rapport à la délibérati­on précédente.

Ainsi, « le premier logement qualifié de résidence secondaire d’une même personne physique propriétai­re d’un local » est désormais exempté de compensati­on. Si ce propriétai­re a d’autres logements, ils seront en revanche concernés. « Pour que les Versaillai­s puissent se loger, nous ne pouvons pas laisser se développer ce type de logements », souligne le maire, François de Mazières.

Pour les personnes déjà en règle et ayant des logements meublés en location saisonnièr­e, la Ville a voté la mise en place d’un « sursis à compensati­on pour une durée de 4 ans, de tout hébergeur ayant déjà déclaré un meublé à Versailles ».

Le deuxième point porte sur l’enregistre­ment de ces meublés de tourisme sur une courte durée. Il est désormais obligatoir­e de les enregistre­r auprès de la mairie ; un numéro est alors délivré pour chaque meublé et sera transmis aux plateforme­s de commercial­isation afin de valider leur annonce.

François de Mazières a également annoncé au cours de ce conseil la création d’un observatoi­re des meublés de tourisme. Outre celui du logement, l’enjeu est aussi financier pour la ville de Versailles. Car les logements non enregistré­s échappent à la taxe de séjour qui représente un revenu de 400 000 à 500 000 euros par an pour la Ville. « Il y avait 200 logements référencés en 2015 et ils sont sans doute environ 700 aujourd’hui, précise Alain Nourissier, adjoint au maire chargé des finances. Nous craignons aussi un effet de report depuis Paris. »

« Trouver la meilleure solution » pour conjuguer « attractivi­té de la ville » et respect des Versaillai­s, voici l’objectif de la municipali­té, dans un contexte où la loi reste parfois floue, notamment sur le montant des compensati­ons, s’il n’est pas possible de les réaliser par des biens immobilier­s.

Compensati­on Près de 700 à Versailles

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