Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)
L’adjoint de sécurité de la police était trop violent
Il avait mis un pied dans la police nationale en devenant adjoint de sécurité et envisageait de s’inscrire au concours de gardien de la paix. Cheikh va devoir réviser son plan de carrière, loin de l’univers des forces de l’ordre, où il n’a plus pas sa place.
Le 12 octobre dernier, le jeune homme de 20 ans avait déjà été condamné à 4 mois avec sursis pour conduite sans permis ni assurance. Dans le véhicule qu’il conduisait pour se rendre notamment chaque jour au commissariat, on avait également saisi un mini-taser.
Le 20 décembre, c’est pour une autre affaire qu’il était convoqué devant le tribunal de Versailles. On lui reprochait des intimidations et des violences sur une jeune femme. Les faits datent du 24 juin.
Ce jour-là, vers 2 h 30 du matin, Clarissa (*) se trouve avec son fiancé sur le parking de la résidence Descartes à Montigny-lebretonneux. Le couple est interpellé par deux individus. Puis bientôt insulté vertement pour un motif futile. L’un des deux hommes, qui ne sera jamais identifié, fait usage d’une bombe de gaz lacrymogène. Fin du premier acte.
Clarissa se met alors en tête de suivre l’un des agresseurs tout en composant le numéro de la police. Mais il s’en aperçoit. « Arrête de me suivre et raccroche ton téléphone ! », lui intime-t-il d’un ton menaçant tout en retournant sur ses pas. Il gifle ensuite Clarissa et la menace de représailles si elle venait à informer les forces de l’ordre. Fin du second acte.
Il menace sa victime de représailles si elle porte plainte
Un troisième homme, plus tard dans la journée, viendra d’ailleurs aux nouvelles. D’abord pour savoir si elle a porté plainte, puis pour savoir si elle connaît son agresseur. L’enquête établira que ce visiteur est le jeune frère de l’accusé.
Clarissa a saisi la police peu après. Elle revient au commissariat début septembre pour annoncer qu’elle pense avoir reconnu le visage de son agresseur sur un profil Facebook. Il y a aussi un numéro de téléphone sur son mur. Voilà comment Cheikh est convoqué par les forces de l’ordre. La victime confirme ses impressions lors du tapissage puis en confrontation. Cheikh, lui, nie en bloc. Les investigations en matière de géolocalisation corroboreront pourtant le témoignage de Clarissa.
Le 20 décembre, les juges du tribunal correctionnel de Versailles attendaient des explications de l’adjoint de sécurité. Mais il ne s’est pas présenté. Le matin même, il s’est rapproché d’un nouveau cabinet d’avocats, mandaté pour solliciter un renvoi mais pas pour le défendre. Le prévenu est actuellement au Sénégal, alors même qu’il avait été placé sous contrôle judiciaire dans l’attente de son jugement. La demande a été rejetée.
Cheikh a donc été jugé, sans défense. Il a été condamné à 15 mois avec sursis. Une peine assortie d’une interdiction d’exercer la fonction de policier pendant 3 ans.