Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)

Il propose des cours de français à ses salariés

- Michel Seimando

Ils se prénomment Ruben ou bien Alice. Ils font partie des quarante-cinq salariés de l’entreprise de bâtiment Pina, installée rue Gabriel-péri à Montesson. Comme 90 % des cas, ils sont arrivés en France sans parler le français.

En moins de cinq ans, Alice, une Portugaise qui parle parfaiteme­nt l’anglais a su se mettre à la langue de Molière. Grâce à cette nouvelle corde à son arc, elle a pu gravir les échelons et devenir chef d’équipe. « Je suis plus à l’aise pour échanger avec les clients », explique-telle alors qu’elle travaille dans le service de nettoyage. « J’écris un peu. C’est important de pouvoir être bien à son travail. J’ai d’ailleurs décidé de rester en France et si possible ici jusqu’à ma retraite. »

« Aujourd’hui, je fais tout en français »

A ses côtés, l’espagnol Ruben témoigne avec un français étonnant qu’il a appris en près d’un an. « J’avais une vie en Espagne qui ne me plaisait pas. J’étais très motivé pour venir en France et parler votre langue. Aujourd’hui, je fais tout en français. L’autre jour, j’ai même eu un accident. J’ai fait le constat sans problème. J’aide aussi mon frère qui est venu me rejoindre pour ses démarches administra­tives dans les banques. »

Pour le patron de la société, Jean Pina, il est indispensa­ble que ses salariés puissent être intégrés en France par la langue. « Lorsque je fais venir quelqu’un du Portugal et d’espagne, qui m’a été recommandé, je lui trouve un logement que je lui loue et la société l’aide dans ses démarches comme l’obtention des APL, les impôts ou la cantine de l’école. Je considère que le bien-être de mon salarié va avoir des conséquenc­es sur sa motivation et son implicatio­n au travail. »

Jean Pina, renouvelle donc l’expérience en dispensant à ses salariés, sur leur temps de travail, des cours de français. « J’avais fait cela, il y a quatre à cinq ans. La relation au client est primordial­e et ce n’est pas à lui de s’adapter mais à nous de le faire. Lorsqu’un client discute avec l’un de mes salariés, ils doivent se comprendre. On fidélise ainsi notre clientèle qui est contente de notre interventi­on. »

Le contexte n’est pas simple. Les nombreux Portugais qui travaillen­t chez Jean Pina sont tentés de parler entre eux en portugais dès qu’ils arrivent le matin au travail. Une fois rentrés chez eux, ils reparlent en portugais.

« Nous devons nous adapter en ayant les bases d’une réelle communicat­ion. C’est le pari que je fais pour que mon salarié soit autonome sur un chantier et finalement plus heureux dans le cadre d’un développem­ent personnel assuré. »

Arkétype formation évalue les salariés

A raison d’une séance de 2 heures par semaine, pendant cinquante semaines, les salariés peuvent faire d’importants progrès. C’est la société Arkétype formation, installée dans le Val d’oise à Pontoise qui se charge de la formation. Brice et Delphine s’occupent des remises à niveau dans le cadre du compte personnel de formation (CPF), par exemple. Ils étaient présents mercredi 13 décembre dans l’entreprise de Jean Pina pour effectuer les premières évaluation­s des salariés. « C’est une première semaine d’échanges où nous évaluons le niveau de chacun, explique Delphine. Ensuite nous allons faire des groupes. » L’entreprise propose d’apprendre un langage du quotidien ainsi que les bases spécifique­s. « Nous pouvons également proposer les procédures classiques sur les chantiers de BTP, ainsi que les normes sanitaires. Nous faisons du sur-mesure », explique Brice qui intervient aussi dans beaucoup de secteurs, dans le tertiaire notamment.

Jean Pina est le patron d’une entreprise de bâtiment à Montesson, qui emploie de nombreux Portugais. Pour faciliter leur communicat­on avec les clients sur les chantiers et plus largement leur intégratio­n, il leur propose des cours de français.

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