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Devenir championne du monde, « ça restera toute ma vie »

- Propos recueillis par Basile Regoli

Devenir championne du monde, c’est un rêve de gamine qui se réalise ?

« Oui, on se dit ça quand on est adolescent­e. Mais comme tous les rêves, on ne sait pas trop si ça arrivera un jour. Ce qui est sur maintenant, c’est que ça restera toute ma vie. Elle est magnifique cette médaille !

La victoire est d’autant plus belle que vous avez réussi à battre les Norvégienn­es en finale ?

Personne n’y croyait vraiment à part nous et nos proches. La Norvège, c’est l’équipe parfaite avec un jeu rapide très bien en place. On savait que si on était à 120 % de nos capacités, on pouvait arriver à rivaliser avec elles. On a beaucoup travaillé sur comment les faire déjouer pour réussir à prendre l’ascendant psychologi­que. On s’était préparés mentalemen­t à leur mettre la pression. On savait dès le départ que c’était un match qui allait se gagner dans la tête. On n’a pas lâché dans le money time. On a eu cette maturité pour garder la balle pour une fois. C’était le match parfait !

Vous avez dit après la rencontre : « On voyait de la peur dans leurs yeux ». Vraiment ?

Les Norvégienn­es sont des filles qui entrent toujours sur le terrain en voulant donner l’impression à leurs adversaire­s qu’elles sont les meilleures et qu’elles vont gagner. Mais plus le match avançait, plus elles avaient peur de venir se confronter à notre défense et de prendre des coups. Dès qu’elles arrivaient dans nos neuf mètres, on les démontait. Du coup, elles se sont mises à tirer de loin. C’est juste génial quand tout fonctionne comme on l’a imaginé.

Et dire que ce Mondial avait pourtant débuté par une défaite surprise face à la Slovénie…

Handballis­tiquement, on était prêtes pour ce premier match mais il n’y avait pas encore cette cohésion de groupe. On n’avait pas réussi à créer ça lors des semaines de préparatio­n. Cela a été une défaite salvatrice. Elle nous a obligées à nous remettre en question. On a progressé match après match dans ce Mondial. Après le nul contre l’espagne (25-25) en match de poule, je savais qu’on irait au bout car on était devenu une équipe.

Que ressent-on au moment de monter sur le podium ?

On ne réalise pas trop à ce moment-là car on est toujours dans son monde. C’est après, quand la vraie vie reprend, que tu prends conscience de l’ampleur de ce titre de championne du monde. Quand je vais à la banque et que les employés demandent de faire une photo, ou quand je vais voir ma mère à Croissy dans l’école où elle travaille et que des petits de maternelle sont comme des fous de me voir… C’est hyper touchant.

Depuis l’automne 2016, un terrain multisport à Poissy porte votre nom. On va maintenant devoir vous ériger une statue dans la ville…

Tout le monde me fait cette blague depuis une semaine (rires). Le stadium me suffit largement, ça me fait déjà chaud au coeur. Ils vont juste devoir ajouter une ligne supplément­aire à l’écriteau, en dessous de mon nom et des médailles au championna­t d’europe et aux JO.

Où mettez-vous toutes ces médailles glanées avec l’équipe de France ?

Celle-ci ira rejoindre les autres à Poissy, chez ma maman. Elle les garde au chaud. l’entraîneme­nt dès le lendemain (NDLR : l’interview a été réalisée le 20 décembre). C’est comme ça à chaque fois. A l’euro l’an dernier, c’était déjà pareil…

Vous voyez comment votre avenir en Bleu à 32 ans ?

Dans un an, il y a l’euro en France. Ça serait génial de terminer ma carrière internatio­nale làdessus. Mais je n’aime pas trop m’avancer car on ne sait pas ce que la vie nous réserve. J’ai aussi des projets de femme. »

L’équipe de France féminine est devenue championne du monde pour la 2e fois de son histoire, avec dans ses rangs Laurisa Landre. La pivot tricolore est originaire de Poissy où elle a découvert le handball à 12 ans au collège des Grands-champs.

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