Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)
Il entre dans la gendarmerie pour piquer des vélos
Alexandre (26 ans), est un personnage étrange qui a réussi, le 6 mai dernier, à s’introduire dans la caserne de la gendarmerie de Mantes-la-jolie, en fin d’après-midi.
Il est aux alentours de 18 heures ce jour-là lorsqu’un adjudant s’aperçoit que l’un des portillons d’accès à la caserne a été forcé. Il tombe bientôt presque nez à nez avec un individu zigzaguant sur un vélo entre la zone technique du site et la partie du bâtiment dévolu à l’hébergement des gendarmes et de leurs familles.
Il abandonne un vélo volé la veille à Verneuil
L’énergumène poursuit son chemin vers un autre portillon d’accès aux lieux. Arrivé, il passe le cycle à l’extérieur. C’est à ce moment-là qu’il est interpellé de la voix par le militaire. Alexandre s’enfuit en un clin d’oeil avec le vélo qu’il vient de voler.
Mais il a abandonné un autre deux-roues à deux pas. L’enquête révélera que ce cycle a été volé la veille dans une cave de Verneuil-sur-seine. C’est grâce à une empreinte ADN relevée sur une bouteille de jus de fruit installée dans le porte-bidon du vélo que les gendarmes remonteront jusqu’à Alexandre.
Cet habitant de Verneuilsur-seine, toujours logé chez sa mère, est en effet déjà connu de la justice. Il a été condamné à sept reprises depuis 2008 et purge depuis le 28 septembre une peine de 18 mois à Boisd’arcy pour exhibition sexuelle et violences.
Sous traitement pour soigner son impulsivité chronique et suivi en psychiatrie depuis 2009 pour des troubles du comportement, le prévenu avait bénéficié d’un renvoi, le 8 novembre, le temps de diligenter une expertise psychiatrique. Sa responsabilité et son accessibilité à une peine ont été confirmées.
« Une folie douce et un Qi faible »
Son attitude dans le box, le 20 décembre, pouvait pourtant nous indiquer tout le contraire. Son avocat a d’ailleurs à nouveau basé sa plaidoirie sur le terrain de l’altération partielle de responsabilité. « Je parlerais d’une folie douce, ajoutée à un QI très faible. » « Je ne savais pas que c’était une gendarmerie, j’ai fait ça au hasard, a soutenu Alexandre, avare de mots et parfois totalement absent des débats. Je volais les vélos pour me faire un peu d’argent. Je l’ai revendu dans la rue, je ne sais plus combien. Je ne referai plus toutes les conneries que j’ai faites. »
La procureure a finalement réclamé 8 mois pour l’escapade d’alexandre dans la caserne militaire, les vols et les tentatives de vols. Le tribunal a lui estimé que l’intrusion intentionnelle et frauduleuse dans la gendarmerie de Mantes-la-jolie n’était pas établie et l’a donc relaxé sur ce point. Pour tout le reste, il a écopé de 6 mois ferme. Il devra aussi rembourser au gendarme les 1 200 euros correspondant à la valeur marchande du vélo dérobé à la caserne.