Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)
Le mari jaloux étouffait sa femme
La jalousie est une seconde nature pour Vasile. Surtout lorsqu’il s’agit de sa femme.
Cet homme de 35 ans, originaire de Roumanie, comparaissait la semaine dernière devant le tribunal correctionnel de Versailles. La justice voulait comprendre son attitude surprenante de ces six dernières années.
Vasile et Mina*se sont rencontrés voici 10 ans. Elle était en Roumanie. Lui était déjà en France. Un frère a servi d’intermédiaire. Les premiers échanges ont eu lieu par téléphone.
Mina est séduite par Vasile. Il montre un profil doux, contraste de sa vie passée comme parachutiste de la Légion étrangère. Elle débarque en France. Ils se marient et s’installent à Ablis.
« J’étais coupée du monde »
Le contrat est clair : Vasile continuera à exercer son nouveau métier de chauffeur routier. Elle s’occupera des enfants. Le couple en aura trois.
Mais avant d’en arriver là, Vasile va révéler sa véritable personnalité. « Il est vite devenu désagréable. Il m’interdisait de voir des amis, de travailler, de passer mon permis de conduire, d’aller sur Internet. J’étais étouffée, coupée du monde. Et lorsqu’un parent venait, il faisait semblant d’être attentionné avec moi. Je ne devais m’occuper que des enfants. Un jour, il m’a dit que si je sortais, il allait m’étrangler. »
Un commissaire roumain l’aide à pirater son téléphone
Séquestrée chez elle, Mina trouve refuge auprès de sa voisine. Elle devient sa confidente. Son téléphone portable aussi. Mais Vasile la soupçonne d’avoir un amant.
« Comme j’avais des doutes sur sa fidélité, j’ai demandé à un ami commissaire de police en Roumanie de m’aider à pirater son téléphone. Elle avait reçu beaucoup de messages, mais je ne les ai pas vus », détaille l’homme au physique de colosse.
La présidente du tribunal le coupe : « Monsieur ! La jalousie, ça se soigne ! »
« Je ne suis pas jaloux, rétorque Vasile. J’aime trop ma femme. Je veux continuer à vivre avec elle. »
« Ce n’est pas réciproque apparemment, constate la magistrate. Voilà ce que c’est, comme dans les émissions où les gens se marient en se voyant une fois. Là, c’était mariés au premier coup de fil… »
De son côté le procureur de la République a estimé que le récit de Mina était crédible. Car dans ce genre de dossier, c’est toujours parole contre parole. « Pourquoi déposerait-elle plainte alors qu’elle a tout à perdre ? Je demande 4 mois de prison avec sursis. » Ils ont été accordés. Mina est repartie, affirmant qu’elle allait désormais engager une procédure de divorce.