Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)

Pitch Perfect 3

- Pierre Limat

Autant être honnêtes : on a connu un tour de chant plus inspiré que ce « Pitch Perfect 3 ». Et même un troisième et dernier volet de trilogie. Une déception d’autant plus forte que le long métrage était attendu. Bien plus que le premier, grosse surprise de 2012-2013 qui a étonné par son ton, son humour et sa bonne humeur ; ou que le second, dont beaucoup se sont méfiés mais qui est parvenu à conserver une grande partie de l’esprit de l’original, avec un final plus réussi encore. Mais là c’est autre chose, et ça sent le roussi dès la scène d’ouverture, qui voit les Bellas chanter pour un homme qui regarde sans cesse sa montre, avant que l’une d’elles ne débarque par surprise pour faire exploser le yacht sur lequel se trouvait tout ce beau monde. Un rêve ? Non, un aperçu du dénouement, car le récit repart quelques jours plus tôt pour nous montrer comment les héroïnes vont se retrouver là, grâce à une tournée en Europe capable de les faire terminer sur une bonne note. Il leur faudra pour cela triompher, a capella, d’autres groupes qui se servent d’instrument­s (allez savoir pourquoi), pendant que Beca creuse des pistes lui permettant de travailler dans la musique, et qu’amy retrouve son père richissime. Une sous-intrigue incroyable­ment prévisible, surtout pour ceux qui ont été attentifs au début, et qui étire artificiel­lement un scénario qui n’en avait pas besoin, sans parvenir à creuser les personnage­s. Le tout dans des décors filmés comme dans des clips, à commencer par cette ville qui mélange Nice et Cannes (entre autres) et se fait tout simplement appeler « Sud de la France », alors qu’il s’agit en réalité d’un assemblage de fonds verts et d’images que l’on croirait issues d’une vidéo promotionn­elle touristiqu­e. Tout n’est heureuseme­nt pas à jeter, et il faut se raccrocher à ce qui fait le coeur de la saga : ses protagonis­tes, sa bande-originale et son humour, même moins efficace. Ce qui est toujours ça de pris alors que le film donne l’impression d’avoir été fait parce qu’il devait être fait, sans réelle envie ni inspiratio­n. Des adieux qui n’occasionne­ront pas de rappel, mais qui donnent envie de revoir les premiers, pour se consoler.

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