Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)

Son trafic lui rapportait 350€ chaque semaine

- M.S.

C’est un jeune homme qui trempe dans la drogue comme d’autres dans la misère. Avec un père toxicomane et aujourd’hui aux abonnés absents, Christophe a été placé en foyer dès l’âge de 9 ans et jusqu’à ses 17 ans. Il se démène comme il peut pour survivre.

Il a comparu jeudi 28 décembre devant le tribunal correction­nel pour trafic de drogue. Il revendait de la résine de cannabis à trois endroits près de chez lui à La Celle-saint-cloud : Garches, Vaucresson et Bougival. Les policiers vont remonter jusqu’à lui grâce à des échanges de SMS et à ses nombreux clients qu’ils ont identifiés. En juin, ils sont une vingtaine à s’approvisio­nner chez Christophe. Ils sont 36 autour de Versailles en octobre. Il explique : « Je recevais les SMS. Une fois que j’avais le nombre de clients, je passais commande auprès d’un livreur du 93. Quand je revendais la drogue, je faisais un petit bénéfice et j’en prenais pour ma consommati­on. » En matière de consommati­on personnell­e, Christophe est totalement intoxiqué : il fume 15 à 20 joints par jour. « C’est près de 2g quotidiens », rappelle-t-il, implorant le tribunal de lui laisser une dernière chance. « Je suis prêt à arrêter ce processus. Je vais prendre ce traitement à 150€. Il faut que je m’en sorte. »

Sur le trafic, bien qu’il ait tenté de le minimiser, il a tout de même empoisonné beaucoup de personnes. Au total, le bénéfice engrangé chaque semaine avoisinait les 350€. Les policiers ont même calculé un chiffre d’affaires annuel de 20 800€. « Il (le prévenu) ne comprend pas les rappels à la loi de la justice. Il a mis en place un business lucratif. Il encourt 10 ans de prison et 7,5M € d’amende. Il faut le sevrer et ça doit passer par la prison », a rappelé le procureur de la République détaillant à chacune de ses réquisitio­ns la peine encourue pour le délit poursuivi. Un détail qui avait pour but d’impression­ner les prévenus jugés ce jour-là. Sauf que les peines distribuée­s sont toujours très loin des limites affichées par le code de procédure pénale.

L’avocate du dealer a plaidé « un sevrage qui ne pouvait pas se faire en prison ». Elle a été entendue. Les magistrats ont laissé une nouvelle chance à Christophe qui a été condamné à une peine de 12 mois de prison avec sursis, avec une mise à l’épreuve de 24 mois. Il pourra passer la fin de l’année avec les siens.

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