Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)
Street-art : 30 artistes exposent
Depuis sa création en 2003, le Collectif 1980 et sa trentaine d’artistes ont vu le street-art faire sa mue pour désormais entrer dans les musées, au statut d’oeuvre d’art. Le tag et le graffiti se sont fait accepter dans le paysage artistique, au même titre qu’une peinture plus conventionnelle.
C’est ce que rappelle la très exceptionnelle exposition, Broken minds, clever hands. 1980 collectif, proposée en ce moment dans l’espace galerie de la mairie de La Celle-saint-cloud. Dans cette optique, la ville invite ces peintres à quitter la rue pour venir à la rencontre d’un public, lors de quatre semaines d’exposition.
Fresque monumentale
Fondé entre Paris et Barcelone, 1980 voit de belles signatures du street-art graviter autour de son noyau central, dont Debens, l’un des fondateurs et Alberto Vejarano, alias Chanoir, représenté par la galerie Exit, qui co-organise, avec la ville, le commissariat de l’exposition.
Les street artistes réunis à cette occasion sont venus de Paris, Barcelone, Londres, Venise et même de Colombie. « On explore l’univers du street-art », se réjouissent Maria-giovanna Gilotta, responsable de la galerie Exit et Marie-laure Letellier, chargée des expositions à Lacelle-saint-cloud.
1980 est en effet présent avec des fresques, peintures, photos, sérigraphies, volumes, vidéos, photos, installations. « On est tous multidisciplinaires, allant jusqu’au tatouage, la sérigraphie, la construction de surf pour certains », convient Chanoir.
« Un collector »
Point d’orgue de cette exposition, la réalisation d’une fresque, dans l’espace d’exposition. Que les Cellois se rassurent, les murs sont restés en l’état, la Ville a fourni une longue bâche de tissu affichant 16 mètres de long sur 3 de haut. « C’est un collector » annoncent Chanoir et Debens. « Nous sommes dix à travailler dessus, en reprenant des motifs récurrents de notre imaginaire. Nous piochons dans nos souvenirs et dans ceux des autres, puisque nos camarades qui n’ont pu se déplacer pour peindre ici voient leurs motifs réalisés par nos soins », ajoutent les artistes.
Le Parisien Pierre-antoine Ménard est là aussi, en régional de l’étape. L’artiste prend un malin plaisir à mélanger les époques sur ses toiles, bourrées de références, de Matisse à Doisneau, de Roy Lichtencstein à Victor Hugo.
Il est loin le temps des street artistes en rupture de ban avec la société.